
La confrontation entre le pouvoir et l’opposition se durcit
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Ayant joué un rôle décisif dans la transition démocratique et pour le dialogue national qui ont suivi la chute de la dictature de Ben Ali, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) avait légitimité et compétence pour organiser une rencontre internationale sur le rôle des organisations syndicales dans les étapes de transition démocratique.
Une rencontre importante à laquelle ont été associés des universitaires, des journalistes, des militants des droits humains… et dont l'Urif-CGT était partie prenante, de même que des fondations du Danemark ou d'Allemagne (telle la fondation Friedrich-Ebert).
Plusieurs questions ont ainsi été débattues : le rôle des syndicats « entre les exigences de la transition démocratique et les revendications légitimes des travailleurs », les partenariats « entre syndicats et autres acteurs de la société civile », les relations avec les autorités politiques dans ces phases de transition, l'implication des syndicats dans l'élaboration des orientations socio-économiques… avec un partage fructueux d'expériences (Portugal, Espagne ou Grèce dans les années 1970, Afrique du Sud ou Pologne, très différemment, dans les années 1990).
À de rares exceptions près, ces témoignages et analyses ont confirmé combien « la démocratie et le progrès social sont indissociables », observe Laurent Pagnier, membre de la délégation de l'Urif-CGT à Tunis.
A contrario, tout montre dans la France et l'Europe libérales d'aujourd'hui à quel point la mise en cause des acquis sociaux s'accompagne d'une transgression des règles démocratiques, et d'attaques violentes contre les libertés, en particulier syndicales, souligne-t-il.
De telles initiatives s'avèrent aussi des moments forts de rencontres. Ainsi, des liens nouveaux entre l'Urif-CGT et les syndicalistes d'Athènes, du Cosatu en Afrique du Sud, ou de Mauritanie… Les relations spécifiques entre l'Urif et l'URTT, elles, s'articulent sur les principes de la solidarité, et sur des préoccupations communes : liberté, justice sociale, défense des intérêts des travailleurs.
Des projets communs sont en cours d'élaboration. Par exemple, concernant le tourisme dans la région de Tunis. Le pays a besoin d'un développement économique et industriel de régions entières déshéritées, loin de la capitale, des côtes et du tourisme.
Pour autant, le secteur touristique, essentiel à l'économie, a lui aussi besoin de renouer avec une croissance en berne depuis l'attentat du musée du Bardo puis celui de Sousse, en mars et en juin derniers.
Les auteurs des attentats le savent : s'attaquer à ce pilier de l'économie, c'est déstabiliser le pays et l'isoler. Le Bardo a pourtant rapidement rouvert ses portes, permettant même aux délégués présents à la conférence de le visiter.
Les Journées cinématographiques de Carthage, qui se tiennent depuis 1966, seront-elles l'an prochain l'occasion d'un programme de visites organisé par l'URTT et l'Urif-CGT ? Certains en rêvent déjà…
Les syndicats des régions capitales invités
Délégations également invitées : la CFDT, FO et l'UNSA (France), la CGTP (Portugal), les CCOO (Espagne), la CGIL, la CISL, l'UIL et Progetto Sud (Italie), EKA (Grèce), Solidarnosc (Pologne), le Cosatu (Afrique du Sud), la COTU (Kenya) l'ONSL (Burkina-Faso), la CNTS (Sénégal), l'UNTM (Mali), la CGTM (Mauritanie), l'UMT et la CDT (Maroc), le Snapap (Algérie), deux organisations syndicales égyptiennes (dont le syndicat indépendant Efitu, qui n'a pu faire le déplacement), la Fenasol (Liban) la PGFTU (Palestine) et la GFBTU (Bahrein), ainsi que d'Inde.

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