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Le 15 mai, défendre les missions de service public.

11 mai 2014 | Mise à jour le 2 mai 2017
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Le 15 mai, défendre les missions de service public.

Les personnels du Conseil général des Hauts-de-Seine exigent les moyens de travailler et de remplir correctement leurs missions au service du public. L’austérité appliquée aux collectivités locales préconisée par le plan Valls aggraverait lourdement la situation.

«Elle a déconné ! » L'auteur de ces propos élégants ? Monsieur Frank Vincent, directeur général adjoint (DGA) au conseil général des Hauts-de-Seine, à la tête du pôle solidarités. Tenus devant la délégation reçue le 11 avril, à l'occasion d'un rassemblement à l'appel des syndicats CGT et FO.

En cause ? Une cadre coupable, à ses yeux, d'avoir informé les personnels, mais aussi les assistantes familiales, du projet de fermeture du service d'accueil situé à Parmain (95). Les conséquences en seraient très lourdes autant pour celles (ou ceux) qui se voient confier jusqu'à quatre enfants en grandes difficultés, que pour ces derniers.

Fini le travail d'équipe avec des professionnels (référent, psychologues, etc.) disponibles à proximité. « Si nous devons venir à Nanterre avec les enfants dont chacun d'entre eux n'aura pas forcement un rendez-vous au même moment, nous “les trimbalerons” pendant des heures en voiture, ils manqueront l'école, etc. Tout cela au détriment de la qualité du travail d'accueil », explique une assistante familiale. « L'enfant est-il notre cœur de métier ou un objet à placer ? », demande une autre.

Dans le hall du conseil général occupé dès 9 heures le 11 avril, les pancartes, les paroles se complètent pour attester tout à la fois des conséquences d'économies budgétaires, et de la souffrance des personnels placés dans l'impossibilité de remplir correctement ses missions, quotidiennement soumis aux pressions, aux rumeurs, au mépris, au point que les arrêts de travail se multiplient et s'allongent.

 
Des conditions devenues insupportables

Ils dénoncent notamment la fermeture envisagée, pour fin juin, du foyer des Goulvents, une petite structure qui accueille, à Nanterre, huit enfants de 3 à 13 ans. Un regroupement est prévu avec la Cité de l'Enfance, au Plessis-Robinson, tout au sud du département, même si les besoins les plus importants sont au centre et au Nord. Ce transfert briserait « toutes les passerelles bâties au cours des années avec les partenaires privilégiés que sont notamment les hôpitaux de jour, les établissements scolaires », explique un éducateur en rappelant l'efficacité confirmée de l'accueil en petites structures.

La mutualisation 
des moyens au sein 
du département

recouvre 
des réductions 
de structures 
et d'effectifs

Adelyne travaille à la Cité de l'Enfance, éducatrice « dans des conditions devenues insupportables ». Depuis l'arrivée d'une nouvelle directrice, en février dernier, l'air est « irrespirable » : le travail réalisé depuis trente ans pour accompagner des jeunes en grande souffrance (plus de 90 % d'entre eux ont été admis dans le cadre d'une mesure judiciaire) est mis en cause, de la manière la plus autoritaire. Regrouper les jeunes au Plessis-Robinson est un non-sens tant du point de vue professionnel que du point de vue humain, expliquent les professionnels. C'est rendre plus difficile encore les contacts avec les familles et nier les droits des celles-ci, c'est renforcer les risques de violence liés à la promiscuité.

La « mutualisation des moyens » au sein du département recouvre en réalité des réductions de structures et d'effectifs. Elle frappe tous les secteurs de l'aide sociale : le nombre de centres de protection maternelle et infantile (PMI) fond. Antony ne devrait plus en compter que deux en 2014 (contre trois en 2012, quatre en 2007). Et l'on cite cet exemple, dans une autre ville du département, de jumeaux prématurés de deux mois, ayant évidemment besoin d'un suivi, mais dont la famille n'a pas pu obtenir de rendez-vous en PMI avant deux mois.

 
Des paroles aux actes

« Lieux d'accueil et d'orientation, les espaces départementaux d'actions sociales (EDAS) proposent écoute et aide aux personnes en difficulté. Ils sont de véritables points d'ancrage locaux de l'action sociale dans le département », peut-on lire sur le site du Conseil général, et leurs professionnels « qu'ils soient assistants sociaux, conseillers en économie sociale et familiale, personnels administratifs ou techniciens de l'intervention sociale et familiale, s'engagent à écouter chaque personne, chercher avec elles la meilleure réponse à leurs problèmes ».

Mais sur ce site, il n'est bien sûr pas précisé que le nombre des EDAS est passé de 29 à 18, pour les trente-six communes du département. Avec, pour résultat, des assistantes sociales qui vont d'une commune à une autre, dossiers sous le bras, les temps de transport amputant d'autant leur disponibilité pour le public.
« Tout ce qui est social est laissé de côté », accuse ce militant CGT, qui n'entend pas plus que ses collègues laisser « saccager les services publics ». Il tient une banderole sur laquelle on peut lire des phrases prononcées par Patrick Devedjian, le président du conseil général, lors des derniers vœux au personnel : « La proximité, l'innovation et la solidarité devront continuer à guider notre action. Maintenir la qualité des services proposés à nos concitoyens doit être au cœur de nos objectifs. »

 

Tous les services sont attaqués

L'action sociale est en réalité au cœur d'attaques particulièrement graves. Elle n'est pas la seule, tous les secteurs départementaux sont aujourd'hui touchés par le choix évident de confier les missions de services publics soit à des associations, soit à des entreprises privées.
Dans la matinée, la délégation avait obtenu qu'ait lieu une nouvelle réunion de travail, avec la présence également de l'élue en charge des affaires sociales…