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Appel à la grève contre la réforme ferroviaire

6 mars 2015 | Mise à jour le 15 mars 2017
Par | Photo(s) : AFP/Jallal Seddiki
Appel à la grève contre la réforme ferroviaire

La CGT appelle à la grève mardi prochain pour protester contre la réforme ferroviaire qui risque d'entraîner la suppression de milliers d'emplois et la fermeture des lignes les moins rentables.

Le jour de contestation n'a pas été choisi au hasard. Au même moment, le comité central de l'entreprise (CCE) sera consulté pour avis sur la mise en œuvre de la réforme ferroviaire – adoptée à l'Assemblée nationale en procédure d'urgence l'été dernier – engagée par la SNCF depuis le début de l'année. La CGT, premier syndicat à la SNCF avec 35% des voix aux dernières élections professionnelles, en redoute les effets dévastateurs en terme d'emplois, d'aménagement du territoire, ou de sécurité. Pour rappel, la réforme ferroviaire, chantier ô combien complexe qui s'inscrit dans le cadre de l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire, éclate la SNCF en trois établissements publics (EPIC) censés être indissociables et solidaires – la SNCF, l'EPIC qui chapeaute SNCF Réseau et SNCF mobilité – sans régler la question de l'endettement qui culmine à plus de 40 milliards d'euros.

Selon l'expertise du cabinet Degest commanditée par le CCE, la réforme ferroviaire devrait accélérer les suppressions de postes au sein de la SNCF.

Au moins 10000 équivalents temps plein pourraient disparaître sur les 150000 emplois que compte aujourd'hui la compagnie nationale. Les quelque 500 millions par an d'économies que sont censés réaliser chacun les trois EPIC devraient se traduire pour SNCF mobilité par la perte de 10000 postes d'ici 2020, après la suppression de 25000 sur la période 2003-2013. Toujours selon la même étude, la charge et les conditions de travail des cheminots pourraient se dégrader, alors que le taux de morbidité (qui agrège le nombre de jours d'arrêts-maladie et d’accidents du travail) est déjà passé de 11,6 en 2007 à 13,5 en 2013.

L'autre conséquence pour les usagers, que le cabinet met en exergue, est le recentrage de l'offre ferroviaire sur les lignes les plus rentables face, notamment, à la concurrence grandissante de l'autocar, dont le marché doit être libéralisé selon la loi Macron. Le réseau pourrait être réduit d'au moins un quart en passant de 30000 km de voies actuelles à moins de 23000 km à moyen terme.

«Le financement de la réforme va se faire sur le dos des cheminots et des usagers. Déjà, la direction a annoncé lors d'un conseil d'administration qu'il n'y aurait pas de hausse générale de salaire cette année. La direction a déjà annoncé que l'accord sur les 35 heures tomberait au 1er juillet 2016.

La réforme risque d'accélérer les fermetures de guichets et de lignes régionales peu fréquentées», explique Sylvain Esnault, membre de la fédération CGT cheminot, qui propose un paquet de solutions alternatives, parmi lesquelles la création d'une caisse d'amortissement de la dette ferroviaire de l'État. La CGT revendique aussi l'ouverture de négociation sur la nouvelle structuration de la SNCF, avec une unicité économique, sociale et technique autour d'une entreprise publique intégrée. Contrairement à la grève de juin 2014 où Sud-Rail s'était joint à l'appel, la CGT cette fois, se mobilise seule.