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Ils ont gagné!

10 mars 2015 | Mise à jour le 15 mars 2017
Par | Photo(s) : AFP/Pascal Guyot
Ils ont gagné!

Il aura fallu des semaines d'ingénieuse bataille des salariés accompagnés et soutenus par la CGT pour que la direction entende les revendications salariales. Un tour de force qui ouvre la voie pour d’autres luttes dans le groupe.

Après cinq semaines de lutte, les salariés du site Sisteron/Mourenx de Sanofi ont obtenu une large partie des revendications portées depuis début février. Grâce à la mobilisation des salariés accompagnés et soutenus par la CGT, la direction vient d'accepter une augmentation de salaire de 80euros net par mois avec rétroactivité au 1er janvier 2015 pour les salariés postés, deux embauches en CDI en production, une embauche en CDI au laboratoire de contrôle, la récupération des heures de grève sous forme de RTT ou de congé sans perte de salaires. Est acté aussi l'engagement de la direction de faire des investissements massifs pour l'amélioration des conditions de travail et la promesse d'embauche en CDI sur la totalité du site.

Il aura tout de même fallu des semaines d'ingénieuse bataille pour que la direction entende les revendications salariales. La méthode employée? Celle du «débrayage toutes les deux heures postées», explique Jean-Louis Peyren, délégué syndical CGT. Résultat? «Durant tout le mouvement, nous avons surfé à 95 % de grévistes postés.» Ouvert à la négociation, le syndicat a réussi un tour de force: faire plier une direction qui depuis deux ans maintenait le gel des salaires. Il faut dire que l'actualité est allée dans le sens des grévistes. En plein mouvement, sortaient les chiffres du «golden hello» offert à Olivier Brandicourt, le futur patron de Sanofi, soit 4 millions d'euros au total. Voir notre dossier Théma sur nvo.fr

Pour fêter cette victoire, le 16 mars 2015, le syndicat CGT Sanofi Chimie Sisteron/Mourenx organise un rassemblement sous le thème de «l'unité des travailleurs». Sous la forme d'un «repas-débat», ce sera l'occasion de faire le point sur les cinq semaines de lutte, et de remercier les salariés et tous leurs soutiens qu'ils soient politiques, syndicaux ou anonymes.

 

LES AUTRES BATAILLES AU SEIN DU GROUPE

À Ambarès, en Gironde, les salariés sont en grève depuis le 23 janvier pour la reconnaissance de la pénibilité due aux expositions qui imposent le port de protection collective.
Sur le site d'Elbeuf en Seine-Maritime, un mouvement social vient de démarrer avec, pour première exigence, la requalification des salariés intérimaires, mais aussi, une négociation sur les classifications, les conditions de travail des postés.«L'ensemble de ces mouvements au sein du groupe Sanofi est symptomatique et est la résultante des choix stratégiques et politiques faits par les dirigeants de ce groupe qui n'ont comme ambition que de toujours et encore mieux servir l'actionnaire», note la FNIC-CGT et la CGT dans un communiqué.

Une politique destructrice d'emploi et des salariés. Parfois au sens strict du terme. À Sanofi Strasbourg, un salarié s'est donné la mort sur les lieux de son travail. Le site était en restructuration depuis 2009…
www.fnic.cgt.fr

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Les chiffres de Sanofi :
deux poids et la démesure

 

 Golden hello du patron :

  • 4 millions d'euros (deux à l'arrivée en avril et deux au bout d'un an de prises de fonction, s'il reste à son poste)
  • Chiffres d'affaires annuels (résultats 2014):
    33,4 milliards d'euros (+ 4,9% d'augmentation)
  • Dividendes versés aux actionnaires: 3,7 milliards d'euros
  • Perception au titre du CICE et du crédit impôt recherche:
    136 millions d'euros d'aide publiques (en 2013)

 

Et… destruction d'emplois depuis 2009 :
4800 CDI supprimés au niveau national.

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