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INDUSTRIE

Diffamez, y a rien à voir !

27 juillet 2016 | Mise à jour le 9 février 2017
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Diffamez, y a rien à voir !

Le tribunal correctionnel d'Agen, le 13 juillet, a relaxé Jean-Louis Costes. Si la cour reconnaît le caractère diffamatoire des propos tenus par le député-maire de Fumel en avril 2015 à l'encontre de militants CGT de MetalTemple, elle estime que l'élu n'a pas dépassé les limites de la liberté d'expression. La CGT fait appel de la décision.

« On n'a pas perdu. » Fernand Gonzalez (notre photo) anime le secteur « Métallurgie » au sein de la CGT lot-et-garonnaise : « Lorsque le délibéré tombe, on ne veut pas en rester là. Le tribunal considère qu'il y a diffamation, que les mots de Jean-Louis Costes portent atteinte à l'honneur et à la dignité des syndicalistes. Reste que le député-maire de Fumel s'en sort avec une relaxe, eu égard à sa fonction d'élu. »

Cherchez l'erreur, car voilà comment les juges, dans un pays de droit, justifient leur décision : les édiles disposent d'un périmètre élargi en matière de liberté d'expression. Ils peuvent traiter les militants de voyous, de voleurs ou d'alcooliques.

Ils peuvent requérir l'intervention de l'armée pour mettre fin à une lutte menée par des salariés en faveur de l'emploi et de l'activité industrielle. Ce qu'a fait Jean-Louis Costes en avril 2015, avant de récidiver en conférence de presse.

Fumel, à l'époque des faits, vit un conflit jamais connu depuis vingt ans. Les 133 salariés de MetalTemple Aquitaine sont en grève. Ils bloquent l'avenue qui mène à l'usine. Tandis que le conflit, long de 8 semaines, se solde par le licenciement de 96 d'entre eux et la liquidation de l'entreprise, Jean-Louis Costes dégaine.

L'épilogue, écrit par le tribunal, est jugé scandaleux par la CGT : « On n'en fait pas une affaire d'homme, conclut Fernand Gonzalez. Mais on ne peut pas accepter cette nouvelle injustice dans une période marquée par les déchaînements politiques et médiatiques qui visent la CGT ni cette nouvelle inégalité de traitement entre un élu politique et des syndicalistes, des citoyens. »

Tandis que Jean-Louis Costes voit ses frais de procédure pris en charge par la municipalité qu'il administre, la CGT MetalTemple Fumel, l'union départementale de Lot-et-Garonne et la Fédération de la métallurgie font appel à la solidarité. Une souscription vient d'être lancée (Pour tout renseignement, écrivez à contact@udcgt47.fr).