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DROITS DES FEMMES

À contre-coups, les violences sexistes exposées

14 novembre 2017 | Mise à jour le 14 novembre 2017
Par | Photo(s) : T. Markoff
À contre-coups, les violences sexistes exposées

Dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes, la CGT organise l’inauguration de l’exposition « À contre-coups » dans le patio de son siège de Montreuil, le 14 novembre.

« À contre-coups », c’est l’intitulé de l’exposition que la CGT inaugure, ce 14 novembre, dans le patio de son siège, à Montreuil. « C’est une exposition particulière. D'abord parce que c’est la première fois que la CGT accueille une exposition sur toutes les violences faites aux femmes… au travail mais aussi dans la vie. Ensuite parce que c’est un hommage douloureux à l’une d’entre nous, explique Raphaëlle Manière, secrétaire de l’UD CGT du Jura et membre du collectif mixité. Depuis le début de l'année 2017, 82 femmes ont été tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint et notre camarade, Frédérique Mulot, syndicaliste de la FERC, fait partie de ces femmes ! » À quelques jours du 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, donner de la visibilité à ce phénomène de société grave et massif, c'est déjà commencer à lutter pour transformer cette réalité. La CGT s'inscrit dans ce combat.

Un combat qui vient de loin mais qui résonne d’autant plus dans un contexte marqué – notamment – par les révélations sur les agressions sexuelles commises par le producteur d'Hollywood Harvey Weinstein qui auront contribué à ouvrir les vannes de la parole. En France, des milliers de femmes témoignent sur les réseaux sociaux des violences ou du harcèlement qu'elles ont subis. Le milieu du travail est loin d'en être exempt. Une enquête de l'Ifop (2014) pour le Défenseur des droits révèle qu'une femme sur cinq a été confrontée à une situation de harcèlement sexuel au cours de sa vie professionnelle. Et 89 % des personnes en activité considèrent que le harcèlement sexuel au travail n'est pas assez reconnu. Dans les faits, près de 30 % des victimes n'en parlent à personne, et seuls 5 % des cas sont portés devant la justice. Dans les rares cas où les faits sont connus par les directions, « 40 % des victimes estiment que l'affaire s'est achevée à leur détriment ».

Les violences conjugales ont aussi des conséquences graves sur la vie des femmes qui en ont été victimes, et notamment sur leur vie professionnelle ; la majorité finit par perdre son emploi.

Il est donc urgent de prévenir et de sanctionner. Avec la Confédération syndicale internationale, la CGT réclame que l'Organisation internationale du travail (OIT) adopte une nouvelle norme internationale large et contraignante « pour protéger l'ensemble des femmes des violences sexistes et sexuelles ». La mobilisation a déjà permis d'inscrire la question à l'ordre du jour de l'OIT en 2018. On attend la position du gouvernement français qui doit se prononcer, comme l'exécutif de chaque pays. La CGT souhaite aussi que les outils de prévention et de protection des victimes soient renforcés.