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SALAIRE

À la SCDC de Chambéry, arrêts de travail contre le gel des salaires

4 février 2022 | Mise à jour le 4 février 2022
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Reçus par la direction au terme d’une semaine de grève pour les salaires, les techniciens grévistes de la Société chambérienne de distribution de chaleur (SCDC) ont essuyé une fin de non-recevoir à l’essentiel de leurs revendications. Ce 4 février, une assemblée générale des salariés avec leur syndicat CGT doit décider des suites à donner à la mobilisation.

Feux de palettes, barbecues de fortune, banderoles revendicatives et drapeaux CGT. Sous un ciel plombé et pluvieux, les dix-huit techniciens (sur un effectif total de trente-sept salariés) du chauffage urbain tiennent le piquet de grève installé il y a une semaine devant les portes de la SCDC.
Ils réclament : 10 % d’augmentation minimum des salaires ; un rééquilibrage des rémunérations entre catégories cadres et non cadres (qui varient de un à sept points) ; des moyens matériels (notamment des véhicules de fonction) et des moyens humains supplémentaires afin d’améliorer les conditions de travail qui ne cessent de se dégrader depuis une dizaine d’années. « En onze ans, on a perdu plus de 10 % de pouvoir d’achat, soit 1 470 euros pour un salaire annuel de 30 000 euros depuis 2010, soit – 4,9 %» , affirme le délégué syndical CGT, Nourredine Hamada, tableau chiffré à l’appui.

Érosion des salaires

Cette érosion progressive des salaires, qui pénalise tout particulièrement les techniciens non cadres, résulte de revalorisations annuelles – de l’ordre de + 0 % à 1,3 % en moyenne – insuffisantes pour compenser l’augmentation du coût de la vie. En particulier pour l’exercice 2021, obéré d’un taux d’inflation de 2,8 % et d’un déficit inédit de 1,4 million d’euros enregistré par la SCDC qui, du coup, ne versera pas de primes de participation aux bénéfices, ni d’intéressement, et qui ne propose que 2,4 % d’augmentation générale.

Des compétences techniques non reconnues

Autant de facteurs économiques qui prennent tout leur sens quand on les rapporte au salaire moyen des techniciens, situé et plafonné autour de 1 800 euros brut, soit environ 1 400 euros net mensuel. Tel est d’ailleurs le niveau de rémunération de Nourredine Hamada, au bout de vingt-trois ans de service dans cette entreprise. Laquelle se targue de disposer de « connaissances métiers et de savoir-faire dans de multiples spécialités afin d’assurer un service de qualité pour l’optimisation et la continuité de service du chauffage urbain » , dixit le site de la SCDC. Une qualité de service avérée et reconnue par la collectivité chambérienne qui, d’ailleurs, maintient le contrat de concession souscrit avec cette filiale d’Engie en 1987.

Problèmes d'embauche et de fidélisation des jeunes

En contrepartie, la SCDC rechigne à redistribuer un peu de cette « chaleur urbaine » aux salariés « à forte technicité métier » qui la produisent. D’où leur décision de se mobiliser par la grève pour se faire entendre de leur direction, en particulier les plus jeunes, de 25 à 32 ans, qui sont « très remontés et très pro-actifs », confesse Nourredine Hamada. « Avec des salaires si bas, on a un gros problème d'embauche, et même quand on arrive à les recruter, les jeunes ne restent pas » , fait-il valoir.
Qu’à cela ne tienne pour la direction qui, en recevant les représentants des salariés le 3 février, a maintenu mordicus sa proposition initiale : une augmentation – inférieure à l’inflation – de 2,4 %, soit environ 40 euros brut par moi, et quelques véhicules de service.
Réunis en assemblée générale vendredi 4 février, les salariés et leurs syndicat CGT devaient décider des suites à donner à leur mobilisation.