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Appel à la grève illimitée à Radio France

18 mars 2015 | Mise à jour le 15 mars 2017
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Appel à la grève illimitée à Radio France

Le ton monte à Radio France face à un plan d'économies qui fait craindre le pire. Cinq syndicats – CFDT, CGT, SNFORT, Sud et Unsa – ont déposé quatre préavis de grève appelant les salariés à cesser le travail jeudi 19 mars pour une durée illimitée.

Après une grève très suivie le 12 février, le ton monte à la Maison de la radio, alors qu'un plan d'économies de quelque 50 millions d'euros se profile. L'intersyndicale – CFDT, CGT, SNFORT, Sud et Unsa – appelle à une grève illimitée à compter du 19 mars à zéro heure. Si le mot d'ordre est général contre le «désengagement de l'État, l'étranglement budgétaire actuel et les projets de restructurations de la direction de Radio France, qui portent atteinte aux emplois, aux métiers, aux contenus et à l'organisation du travail», les syndicats ont déposé quatre préavis de grève, ciblant des menaces distinctes. «Cela va permettre de faciliter les entrées et les sorties de grève», explique Jean-Matthieu Zahnd, réalisateur CGT.

SOUS-TRAITANCE DES SERVICES

Ainsi, un premier préavis dénonce l'externalisation des services de nettoyage et de sécurité, confiés à des entreprises privées. «Lors des assemblées générales, le sort de ces salariés, rarement mis en avant, a été évoqué et une grande solidarité s'est exprimée face à la dégradation de leurs conditions de travail», poursuit le réalisateur.

La direction demande ainsi aux surveillants de faire le même travail avec des effectifs réduits, remettant en cause les temps de pause comme les conditions de sécurité. Le deuxième préavis concerne les formations musicales, alors qu'on évoque la fusion des orchestres, voire le rattachement de l'Orchestre national de France au Théâtre des Champs-Élysées. Le 19 mars, un concert est prévu et les salariés, fortement mobilisés le 12 février, ne manqueront pas d'informer le public sur les menaces qui pèsent sur eux.

MOYENS DE PRODUCTION À LA BAISSE

Troisième source d'inquiétude : les moyens de production rattachés aux chaînes qui ne permettront plus aux techniciens ou aux chargés de réalisation de travailler sur les différentes antennes comme c'est le cas aujourd'hui. Derrière cette réforme, imaginée par un cabinet d'audit, spécialisé dans le bimédia, on craint une charge de travail supplémentaire en direction du numérique, alors qu'aucun accord sur le multimédia n'a été signé, mais aussi une réduction des moyens alloués à la production d'émissions élaborées. Une crainte renforcée par le coût faramineux du chantier de réhabilitation du bâtiment.

Estimé à moins de 200 millions d'euros en 2004, le coût avoisine les 600 millions d'euros aujourd'hui. Et les travaux sont loin d'être terminés. «Les moyens pour remettre en service des studios de production ne sont pas budgétés dans le prochain contrat d'objectifs et de moyens et une nouvelle phase de travaux va nécessiter un nouveau déménagement des personnels et la location à l'extérieur de quelque 2 500 m2 de locaux», s'inquiète Jean-Matthieu Zahnd. Enfin, un quatrième préavis de grève concerne le réseau France Bleu où une mutualisation des émissions menace les programmes locaux des antennes. Les quatre micro-locales de Tulle, La Roche-sur-Yon, Le Havre et Toulon pourraient bien fermer.

Alors que le contrat d'objectifs et de moyens (COM) pour 2015-2019 devrait être arrêté à la mi-avril, l'inquiétude gagne ainsi tous les étages de la Maison ronde. La colère aussi quand Le Canard Enchaîné révèle que la rénovation du bureau du PDG a coûté quelque 100 000 euros. Au total, les syndicats redoutent entre 300 et 400 suppressions d'emplois sur un total de 4 619 salariés, soit près de 10 % des effectifs!