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Éducation nationale

Après une rentrée catastrophique, l'école sera en grève le 13 janvier

10 janvier 2022 | Mise à jour le 10 janvier 2022
Par | Photo(s) : Damien Meyer / AFP
Après une rentrée catastrophique, l'école sera en grève le 13 janvier

Excédés par la gestion calamiteuse de la pandémie en milieu scolaire, les personnels de l’Éducation nationale ainsi que les parents d’élèves ont fini par craquer. Leurs syndicats et associations représentatives appellent à la grève, jeudi 13 janvier, afin de forcer le gouvernement à enfin entendre leurs revendications.
Avec la flambée des contagions dues au variant Omicron et l’entrée en vigueur du nouveau protocole sanitaire renforcé, la rentrée scolaire 2022 s’annonçait très compliquée. Elle aura été chaotique: plus de 9200 classes fermées de la maternelle au lycée, quelques 50 000 élèves et 5000 enseignants contaminés par le Covid 19 et des taux d’absence parmi les élèves et les équipes éducatives qui rendent impossible la continuité pédagogique. Exemple en Val-de-Marne, au lycée Gutenberg de Créteil qui enregistre 25 % d’élèves absents depuis le début de la semaine et des classes avec seulement 10 élèves, du jamais vu depuis le printemps 2021. « Et on s’attend au pire dès la deuxième semaine de janvier » , alerte Benjamin Amar, enseignant, qui qualifie d’incompréhensible la gestion de la crise sanitaire par les autorités gouvernementales: « Non seulement le nouveau protocole sanitaire ne nous a été communiqué que la veille de la rentrée scolaire, mais il résulte plus aberrant encore que le précédent, avec une traçabilité des cas contacts rendue nulle à cause des difficultés supplémentaires pour se faire tester et l’insuffisance de moyens matériels et humains que nous réclamons en vain depuis des années ».

Maintenir l’école ouverte, quoi qu’il en coûte

Dévoilé dans les colonnes du Parisien dimanche 2 janvier pour sa mise en œuvre le lendemain, le nouveau protocole sanitaire annoncé par le ministre Jean-Michel Blanquer promettait en effet un allègement des contraintes de dépistage pour les élèves comme pour les personnels éducatifs. Et cela, dans le but officiel de maintenir l’école ouverte « coûte que coûte ». Intention à priori louable, oui, mais à quel prix ? Illustration en Seine-et-Marne où le lycée Thibaut-de-Champagne de Provins, accusant 20 % d’élèves et une dizaine de personnels absents car positifs ou cas contact, a dû fermer ses portes trois jours à peine après la rentrée, faute de pouvoir assurer la sécurité de l’établissement.

Un combo de tests insoutenable

Autre exemple en Seine-Saint-Denis où, trois jours à après son entrée en vigueur, le néo-protocole provoquait une bronca inédite. Excédés par l’impraticabilité des « combos » de tests impossibles à réaliser, les parents d’élèves soutenus par le corps enseignant et les personnels éducatifs du collège Auguste-Delaune de Bobigny ont décidé de bloquer chaque matin l’accès à l’établissement. Par cette action, ils entendent dénoncer la désorganisation générale de l’école à l’œuvre depuis plusieurs années, mais aujourd’hui aggravée par le nouveau protocole sanitaire. Et en souligner les conséquences les plus délétères telles que la rupture de la continuité scolaire qui compromet l’acquisition des savoirs et connaissances des jeunes générations.

Unité syndicale pour exiger des recrutements

Soutenus par les principaux syndicats de l'Éducation nationale (FSU-SNES-SNUIPP-CGT-SUD.. ) et aujourd’hui rejoints par la CFDT – qui, bien que « colère » , refusait jusqu’à dimanche d’appeler à la grève du 13 janvier – ils exigent des mesures très concrètes. A commencer par des remplacements d’enseignants, « en nombre et qualifiés » , c’est à dire recrutés sur concours avec un niveau Bac + 5 et non Bac + 2 comme le proposait la campagne de recrutement de remplaçants déployée par le gouvernement il y a quelques semaines sur les enveloppes papier pour emballer des baguettes de pain.
Car le protocole sanitaire du 3 janvier, résulté ingérable, n’aura finalement été que l »étincelle qui a mis le feu aux poudres . « Au prétexte de freiner les contaminations, le ministère accélère le démantèlement de l’école publique en concentrant son action sur les non-remplacements de postes » , indique Mickael Marcilloux (co-secrétaire général de la CGT Éduc’action) qui en veut pour preuve le refus obstiné du ministre Blanquer de titulariser les remplaçants vacataires dans le seul but de poursuivre le dégraissage des fonctionnaires, c’est à dire des enseignants et personnels titulaires de l'Éducation Nationale. « Depuis deux ans, on réclame 10 à 20 % d’effectifs supplémentaires pour ne serait-ce qu’assurer la continuité pédagogique. Compte-tenu des difficultés de recrutement liées aux bas salaires et aux conditions de travail très dégradées, on demande d’ouvrir l’accès à l'emploi aux enseignants inscrits sur listes complémentaires, mais le ministère s’y refuse obstinément et préfère appeler les retraités à reprendre du service en sachant pertinemment qu’ils ne se bousculeront pas au portillon, cherchez l’erreur ! » .