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SCÈNE

Au fil du temps qui passe

8 février 2015 | Mise à jour le 24 mars 2017
Par | Photo(s) : Giovanni Cittadini
Au fil du temps qui passe

François Morel investit la scène du théâtre du Rond-Point avec «La fin du monde est pour dimanche». Un spectacle qui ne manque ni d'humour, ni de tendresse pour nous conter la vie qui file.

«Qu'est-ce que je peux faire ? J’sais pas quoi faire !» Alors qu'en fond de scène sur un écran géant, la belle Anna Karina se désespère dans la scène mythique de «Pierrot le fou» de Godard qui passe en boucle, François Morel la rassure: il y a tant de choses à faire pour remplir une vie. Et le comédien de nous le démontrer dans une succession de scénettes, souvent drôles. Avec une pointe de mélancolie aussi, comme dans celle où le grand-père amène son petit-fils dès l'aube pour admirer le paysage embrumé. Et de lui expliquer que la vie, c'est comme une semaine: «Lundi, mardi, jusqu'à dimanche…» Le petit est au lundi, ses parents au mercredi (bien que sa mère se vante d'être au mardi) et l'aïeul au samedi matin.

Changement de décor, nous voilà dans la cuisine de Jeanine, qui doit être au jeudi bien tassé. Fan de Sheila, elle écrit à son idole pour lui conter sa vie. Elle, qui a toujours rêvé de faire le tour du monde, a été caissière à Continent: un signe!

CE FOUTU DIMANCHE QUI NOUS HANTE…

Dans le métro parisien, un homme bien avancé dans la semaine croise le regard d'une jeune femme et se sent pousser des ailes, ou plutôt reculer d'un jour… Ah, ce foutu dimanche qui nous hante! À mesure qu'on s'en approche, on regarde la semaine d'un autre œil. Parfois avec rage, comme ce monsieur à la barre qui intente un procès au bonheur pour absence répétée. C'est qu'il a oublié que l'accusé s'est pointé plus d'une fois, les photos-souvenirs à l'image des bulles de savon qui éclatent sur le plateau le prouvent.

Si la scène où un envoyé spécial de France Bleu Judée nous fait vivre en direct de Bethléem l'accouchement de la Vierge Marie est hilarante, elle nous détourne quelque peu du propos principal, à savoir la semaine qui passe. Même chose avec celle où un homme s'éprend d'une huître qui s'appelle forcément Claire. Mais qu'importe si la maille est parfois un brin décousue, le fil, qui tient à la brillante interprétation de François Morel, est costaud.

«LA FIN DU MONDE EST POUR DIMANCHE», DE FRANÇOIS MOREL, MISE EN SCÈNE DE BENJAMIN GUILLARD. JUSQU'AU 28 FÉVRIER À 21 HEURES AU THÉÂTRE DU ROND-POINT, 2BIS AVENUE FRANKLIN DELANO ROOSEVELT, 75008 PARIS