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Jafar Panahi, cinéaste iranien interdit de tournage, prétexte la conduite d'un taxi à Téhéran pour y embarquer une caméra et réaliser avec humour «Taxi Téhéran», son troisième film sans permis.
Clin d'œil au cinéma d'Abbas Kiarostami – dont il fut l'assistant- et qui utilisait dans «Ten» un dispositif similaire, ce vrai-faux documentaire est à nouveau, pour Jafar Panahi, prétexte à nous inviter à un voyage dans la république islamique d'absurdie qu'est la société iranienne.
Réalisé alors qu'il était assigné à résidence, son film précédent, le très émouvant «Ceci n'est pas un film» nous dévoilait nombre des interdits pesant sur le réalisateur et, plus généralement, sur tous les opposants au régime. Avec «Taxi Téhéran», c'est le quotidien des gens de la rue qui passe devant la caméra, pour un faux cinéma du réel, le film étant à l'évidence construit pour révéler ce qui, justement, est caché, interdit et censuré.
Avec l'humour et le sens de l'autodérision qui le caractérisent, Jafar Panahi – sans nul doute le pire chauffeur de taxi de Téhéran – invite à son bord, gracieusement, toute la société iranienne. En de courtes scènes, le quotidien cadenassé – fait de petits trafics, d'interdits multiples à contourner, de délires, de violence, mais aussi de résistance et de courage – passe devant la mini-caméra embarquée du chauffeur-cinéaste.
Jafar Panahi, avec son air débonnaire, son sourire et la casquette qu'il arbore pour entrer dans la peau du personnage, prétexte des conversations entre ses passagers pour évoquer certains tabous: la peine de mort, l'absence de droit des veuves, et même, lors d'une irrésistible conversation avec sa nièce, la longue liste des interdits pesant sur le cinéma iranien.
La dernière passagère qui embarque dans ce «street movie» est rien moins que Nasrin Sotoudeh, avocate militante des droits humains, qui en 2012 partagea avec Jafar Panahi le prix Sakharov. Tous deux ayant manifesté en 2009 leur opposition lors de la réélection du président Ahmadinejad, avaient été emprisonnés et interdits d'exercer leurs professions respectives. Chargée d'une brassée de roses et avec un magnifique sourire, l'avocate après un échange complice avec le réalisateur, referme le film et la portière du taxi sur une vibrante note de résistance.
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