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solidarité

Avenir Social : où vont les dons ?

12 mai 2015 | Mise à jour le 9 mars 2017
Par | Photo(s) : AFP / Sunil Pradhan
Avenir Social : où vont les dons ?

Les secours d’urgence se sont rués vers Katmandou depuis le 25 avril, date à laquelle le Népal fut secoué par un puissant séisme qui a déjà fait plusieurs milliers de morts et laissé encore plus de Népalais sans abri. À l’heure où les premières équipes commençaient à abandonner les recherches de survivants, une deuxième secousse a ébranlé, mardi, une région déjà meurtrie. Pour les associations d’aide, la question de « l’après » se pose déjà.

C’est dans cette optique qu’a été lancée, par l’Avenir Social, une collecte de fonds destinés à aider les populations locales. «L’Avenir Social n’est pas du tout une ONG», précise Muriel Renaudineau, arrivée récemment à la tête de l’association, «On n’a pas les moyens et on n’est pas du tout urgentistes. C’est sur le temps que les choses vont se faire.» En effet, alors que des ONG s’attaquent à la situation d’urgence sur place, l’association, affiliée à la CGT, s’intéresse, de son côté, aux questions de développement humain.

Avant même l’appel aux dons, et pour certains, dès le jour même de la catastrophe, des chèques de soutien ont été adressés à l’organisation. Une preuve émouvante, pour Muriel, de la confiance que portent les syndicalistes à l’Avenir Social.

«Nous montons vraiment des projets sur le long terme, sur l’humain, sur l’émancipation de la personne», explique Muriel, «il n’est pas question pour nous de redistribuer les fonds collectés pour reconstruire éventuellement des immeubles ou des hôtels pour que le tourisme revienne.»

À l’heure actuelle, l’utilisation de ces fonds à destination du Népal n’a pas encore été précisément déterminée, mais à l’instar des projets précédents, il est prévu que l’action de l’Avenir Social se fasse en relation avec des organisations et syndicats locaux.

TRAVAILLER AVEC DES ACTEURS LOCAUX

Ce rôle des partenaires locaux est une valeur forte de l’association caritative. Les projets entrepris en France, comme à l’étranger, se font toujours main dans la main avec des associations et syndicats sur place.

S’en veut pour preuve l’initiative lancée par l’Avenir Social au Bangladesh. En 2013, après l’écroulement de l’immeuble Rana Plaza à Dacca, qui avait coûté la vie à 1 300 ouvriers du textile, l’Avenir Social avait pris contact avec un syndicat bangladais pour organiser des ateliers liés à la sécurité au travail. Idem en Haïti, où l’Avenir Social a organisé, en relation avec la confédération générale des travailleurs haïtiens (CGTH), des formations syndicales quelques temps après le séisme qui ébranla l’île en 2010.

UN EFFET « BOULE DE NEIGE »

Mais l’activité de «l’association de solidarité de la CGT» ne se limite pas à la réaction face aux catastrophes. L’association est également active en Afrique occidentale; avec la confédération des syndicats autonomes (CSA), syndicat sénégalais, l’Avenir Social a entrepris de financer des cours de lecture et d’écriture, en langue locale, à destination de femmes sénégalaises.

Un responsable de la CSA est venu trouver l’Avenir Social avec ce projet. «Nous avons pu partir de leurs besoins», explique Muriel, «c’est un projet sur lequel il y a beaucoup d’espoirs, et beaucoup de réussite».

«Le premier groupe de femmes formées a pu se mettre en réseau comme une petite coopérative et aide, notamment, dans la création de l’artisanat», se réjouit Muriel, mais au delà de la simple alphabétisation, le projet fait également boule de neige. Alors que la deuxième classe s’est ouverte en janvier, Muriel observe déjà des bénéfices pour toute la communauté, en particulier quant à l’image de la femme.

Ces femmes «sont mères de familles, elles sont épouses, et dans leurs villages, c’est une vraie reconnaissance et il y a une vraie émancipation en ce qui les concerne, une émulation au niveau du village.»

Mais évidemment, la question du financement se pose. L’association a prévu d’organiser huit classes de ce type, mais chaque classe coûte 2500 euros. Un budget conséquent pour une association de cette taille.

«La collecte, qui est réservée à un projet, n’est évidemment affectée qu’à ce projet», précise Muriel. Loin de mettre en concurrence les besoins des personnes aidées, il s’agit, pour l’organisation, de garantir une transparence vis-à-vis des donateurs.

EN FRANCE…

Malgré toutes ses actions aux quatre coins du globe, l’Avenir Social n’avait pas, à l’origine, vocation à agir au niveau international.

«Quelquefois on fait le lien immédiatement avec une catastrophe», déplore Muriel, «or, l’affaire sociale, c’est un panel de projets qui sont réalisés soit à l’international, soit en France.»

Fondée en 1906, l’organisation est d’abord un orphelinat, destiné à accueillir des enfants déshérités de la classe ouvrière. Mais petit à petit, son champs d’action s’est transformé.

Aujourd’hui elle continue d’organiser des projets concrets à destination des enfants en France. À Toulouse, c’est une initiative d’aide aux devoirs pour les enfants de syndiqués qui a été créée en 2013. Fidèle à sa conception de collaboration avec des organismes locaux, l’Avenir Social y travaille, main dans la main avec l’UL CGT de Toulouse Nord-Est, à l’organisation de soutien scolaire, d’une sortie en cours d’année et à la création d’une bibliothèque et d’une ludothèque.

Ailleurs, elle organise également, avec le Comité national des privés d'emploi CGT, des séjours de vacances pour les familles précaires «en même temps que tout le monde», tient à préciser Muriel.