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Blanqui, l’éternel révolté

11 avril 2014 | Mise à jour le 3 mai 2017
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Blanqui, l’éternel révolté

Il n'est guère de ville française qui ne compte une rue, une place, une avenue ou un boulevard Auguste Blanqui. Pourtant, l'homme et son irréductible engagement sont largement méconnus. Ni dieu ni maître » est la première biographie en bande dessinée de l'ombrageux apôtre d'un socialisme révolutionnaire radical.

 

En signant « Ni dieu ni maître » (formule de Blanqui et titre de son journal), biographie en bande dessinée de celui qui fut surnommé « l'enfermé » à cause de ses nombreuses et longues incarcérations -plus de quarante-trois ans au total-, Maximilien Le Roy et Loïc Locatelli-Kournwsky mettent en lumière le parcours de l'ombrageux apôtre d'un socialisme révolutionnaire radical.

Le propos des auteurs n'est jamais hagiographique : « On ne songera pas, ici, à sculpter la statue d'un saint. Blanqui n'accéda jamais au pouvoir et nul ne peut dire ce qu'il en aurait fait ».

Mais il interpelle le présent, notamment sur les qualités d'un homme qui ne s'autorisa jamais aucun compromis avec son idéal : « Le cri de Blanqui enjambe pourtant les siècles : sa témérité, son endurance et sa probité frappent aux portes de nos démocraties estropiées, de nos alternances de façade. »

 

 

 


« Patriote et internationaliste –nulle contradiction- , anticolonialiste, laïc, féministe, écologiste avant que le mot n'existe » (…) Blanqui portait haut un idéal de justice qu'il eut fort à faire de défendre : contre la politique de terreur née après la Révolution française, contre les retours de la monarchie, contre l'empire.

Républicain fervent, pourfendeur de la bourgeoisie comme de la monarchie, âme de la Commune de Paris et estimé de Clémenceau, Blanqui était craint, admiré ou détesté.

« J'avais 17 ans lorsque j'ai appris à haïr cette société », ainsi débutera-t-il le récit de sa vie au journaliste Aurélien Marcadet, venu l'interviewer pendant plusieurs années avec beaucoup de constance face à l'opposition première de Blanqui.

La lutte de toute son existence ne déviera jamais et il défendra avec une constance inflexible ses idéaux de jeunesse. Il lui en coûtera pourtant beaucoup, notamment la séparation d'avec son épouse Amélie et leur fils, puis la mort de celle-ci pendant l'une de ses incarcérations. Il fut heureusement soutenu par des partisans fidèles et par sa sœur qui jamais ne l’a abandonné.


En traitant en sépia les souvenirs de Blanqui et en couleurs la période de son récit à Marcadet, l'album se lit avec clarté et reconstitue en détails le parcours de celui qui écrivit dans « Critique sociale » : « Le capital, c'est du travail volé. »

 

Editions Casterman. 198 p., 23 €.