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LOI TRAVAIL

Chauds pour la mobilisation du 9 mars

3 mars 2016 | Mise à jour le 20 février 2017
Par | Photo(s) : AFP/Jeff Pachoud
Chauds pour la mobilisation du 9 mars

Rassemblés mercredi 2 et jeudi 3 mars à Bron, des représentants des unions locales de Rhône-Alpes ont affirmé leur volonté de voir la CGT s'inscrire pleinement dans les mobilisations du mois du mars. À commencer par celle du 9, pour exiger le retrait du projet de loi de réforme du Code du travail.

Unanimité. C'est le terme qui s'impose pour qualifier la teneur des échanges auxquels se sont livrés environ 200 syndicalistes CGT mercredi en fin d'après-midi, à Bron, dans la banlieue lyonnaise. Réunis durant deux jours pour la quatrième conférence régionale des unions locales (sur laquelle nous reviendrons dans le magazine), participants et organisateurs ont souhaité consacrer un débat à la très chaude actualité sociale et politique.

« Le projet de loi sur le travail a cristallisé la colère et l'indignation de nombreux citoyens, salariés, jeunes, sans-emploi… Clairement, on doit y aller, il faut changer de braquet », résume Bruno Bouvier, secrétaire général du comité régional CGT. Avant d'énumérer les échéances à venir : le 9 mars, manifestation pour le retrait du projet de loi sur la réforme du droit du travail ; le 10, journée d'action des retraités ; le 22, à confirmer, journée d'action sur les salaires de la fonction publique ; et, enfin, le 31, grande journée nationale d'action unitaire interprofessionnelle.

L'évocation de ce calendrier potentiellement chargé (4 mobilisations en trois semaines, et même 5 si l'on ajoute, le 12 à Paris, la mobilisation contre les mesures prises dans le cadre de l'état d'urgence) a constitué le seul véritable (petit) point de discussion de la séquence, certains indiquant qu'un tel enchaînement serait difficile à assumer pour les salariés.

« LE 9, ON NE PEUT PAS NE PAS Y ALLER »

Mais la participation à la première de ces dates a, elle, recueilli une approbation générale et enthousiaste. « Le 9, on ne peut pas ne pas y aller, selon Christelle de l'UL de Roanne, où elle travaille au centre hospitalier. D'autant plus que c'est la jeunesse qui est à l'origine de cette mobilisation qui pourrait très bien déclencher d'autres dates tout de suite derrière. » De fait, nombreux sont ceux qui espèrent que, face à ce « CPE puissance dix », la mobilisation du 9 impulsera un mouvement d'ampleur au sein de la société française. « Il y a aujourd'hui un bouillonnement évident, on ne doit pas rester à la marge, insiste un militant isérois. Il s'agit de recouper nos agendas et de se mobiliser là où ça se passe : dans la rue. Et la manifestation du 9 doit être le tremplin pour le 31. »

Au centre de toutes les attentions, la pétition qui, jeudi 3 mars à midi, avait recueilli près de 920 000 signatures. « Soyons honnêtes : quand nous, la CGT, atteignons 20 000 signatures sur une pétition, c'est le bout du monde, note Éric Hours de la coordination régionale de la fédération des services publics. Le 9 se construit aussi autour de cette pétition citoyenne, la CGT a rejoint ce mouvement et doit poursuivre. Si on est d'accord pour dire qu'il s'agit d'un enjeu de société, alors il faut mettre toutes les forces de la société dans la rue. Cette occasion, on ne l'a pas eue depuis très longtemps, ne la laissons pas passer ! »

FACE À DES ATTAQUES D'AMPLEUR

« Nous avons une position claire de la confédération, une déclaration commune des jeunes de Solidaires et des jeunes de la CGT, qui appellent au retrait du projet de loi, un document confédéral de proposition pour un code du travail plus protecteur… L'enjeu pour nous aujourd'hui, c'est de faire entrer l'ensemble des syndicats CGT dans la bataille », souligne Eric Hours pour qui, dans cette visée, « les UL ont un rôle à jouer » afin de mobiliser des syndicats dont certains font face à d'autres problèmes d'entreprise sans être totalement connectés au mouvement actuel.

Au-delà de l'appel à la mobilisation contre une loi de réforme du Code du travail, « antisociale et qui touche à l'ADN même de notre combat syndical », selon un adhérent plus que déterminé, les échanges ont permis d'élargir le champ du débat.

« On n'a pas attendu cette attaque du Code de travail pour prendre conscience de la violence des attaques de ce gouvernement, souligne André Mondange, secrétaire de l'UL de Roussillon. Alors pourquoi n'arrive-t-on pas à mobiliser à la hauteur des enjeux ? Parce qu'il y a un problème de perspectives, il y a du trouble politique aujourd'hui dans ce pays. Les gens ne voient plus très bien l'utilité de se mobiliser et sont d'autant plus désemparés que cette politique de casse est menée par un gouvernement prétendument de gauche. Face à ça, la CGT a un rôle à jouer pour la construction d'une perspective politique unitaire. On doit rester indépendant, bien sûr, mais pas neutre. On ne peut pas ! » Applaudissements nourris dans la salle.