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Des journées de travail sans pause. Des salariés qui se font agresser aux heures de fermeture. Et, partout, une logique de réduction des coûts. Chez Basic-Fit, leader européen des salles de sport, l'image cool cache une réalité peu reluisante. « C'est le modèle low-cost, confie Vincent, qui a longtemps travaillé dans une salle du Sud-Ouest. Sur ma fiche de poste, il y a avait marqué agent d’accueil. Ça veut dire que je devais m'occuper des inscriptions, faire le ménage des parties communes et de la salle, mais aussi éviter que les gens rentrent sans payer et vendre aux nouveaux le plus d’options possibles ». Des conditions de travail qui expliquent probablement la présence nouvelle de la CGT dans l'entreprise.
Jusqu'alors inexistant dans l'entreprise, le syndicat est entré en force. Il y a quelques mois, elle a récolté 50,51 % des voix aux élections professionnelles. Derrière cette victoire, une stratégie syndicale originale : incapable de couvrir les 800 salles de l'entreprise, l'organisation syndicale a demandé aux camarades d'autres fédérations, abonnée des salles de sport du groupe, de déposer des tracts dans les Basic-Fit qu'ils fréquentaient. « A Basic-Fit, il n'y a qu'un seul salarié en même temps dans chaque salle, confie Bruna Terosso, déléguée syndicale CGT au sein de l'entreprise. Avec des collectifs de travail aussi fracturés, c'était impossible de faire campagne autrement ». Le résultat d’un travail intersyndical plus global. « Notre implantation chez Basic-Fit est aussi dû à une stratégie fédérale pour se développer dans le secteur du sport », détaille Guillaume Maudet, en charge du secteur sport à la Fédération de l’Éducation, de la Recherche et de la Culture (FERC).
Les propositions de la CGT ont particulièrement séduit les agents d’accueil où le syndicat récolte plus de 60 % des suffrages. « Il y a des enjeux sur le temps de travail : comme on fait tout ou presque, on n’a jamais vraiment le temps de faire de pause, reprend Bruna Terosso. Et une grosse question sur la sécurité. J'ai été étranglée par un client, ma collègue s'est fait taper dessus. C'est la conséquence de l'organisation du travail qui fait qu'on est souvent seul sur le site au moment de la fermeture de salle ». Les coachs, eux, ne sont même pas salariés de l'entreprise mais paient un loyer à Basic-Fit pour avoir le droit d'utiliser la salle. « Basic-Fit nous met un peu avant sur son site, détaille un coach lillois parti il y a un an. Ils vendent des bilans sur lesquels ils ont une commission et après chaque coach organise lui-même son travail, trouve ces clients ».
Reste que la lutte paye et le syndicat a enregistré une première victoire : le retrait d’une trentaine de caméras installées dans les salles de pause de certaines salles. « C’est aussi l'endroit où on se change », note Bruna Terosso. Une plainte à la CNIL plus tard, le dossier est (enfin) évoqué en CSE. « La direction a fait le choix de la retirer immédiatement », reprend la syndicaliste. Une première victoire avant un combat qui s'annonce bien plus ardu. « Depuis quelques mois, on assiste à la multiplication des mises à pied conservatoires avec des dizaines de salariés qui sont finalement licenciés, parfois pour des retards de quelques minutes. C’est incompréhensible ». Et que Basic-Fit peine aussi à expliquer : contactée, l’entreprise n’a pour le moment pas souhaité nous répondre.
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