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54 %d’offres d'emploi sont mensongères, illégales ou inexistantes, dénonce la CGT

14 octobre 2021 | Mise à jour le 14 octobre 2021
Par | Journaliste
La 12e étude du CNTPEP-CGT (Comité national des chômeurs, travailleurs privés d'emploi et précaires) révèle une fois de plus l'irréalité et l'illégalité de plus de la moitié des annonces diffusées par l'opérateur public, Pôle Emploi, et par ricochet, l'existence d'un marché de la fausse annonce.

54 % des offres d'emploi sont sans réalité, illégales, mensongères ou inexistantes, affirme la dernière étude du CNTPEP-CGT. Menée depuis 2016, cette enquête récurrente, menée plusieurs fois par an suivant les régions et territoires, examine la qualité et la nature des offres diffusées par l'opérateur public, Pôle Emploi.

Dans cette 12e édition, rien de nouveau ni de positif n'est à signaler par rapport aux précédentes qui ont toutes démontré par A + B la tartufferie des fausses offres relayées par Pôle Emploi auprès des demandeurs. Et ce, sous le contrôle du donneur d'ordres : le gouvernement.

Un gouvernement qui persiste à imposer une réforme de l'assurance chômage pourtant très controversée par les syndicats, lesquels continuent de dénoncer à l'unisson un durcissement sans précédent et inacceptable des règles d'éligibilité et d'indemnisation ciblant spécifiquement les plus précaires (intérimaires, CDD et autres contrats courts..)

Installer l'idée que les chômeurs sont les responsables privilégiés de leur situation

Entrée en vigueur le 1er octobre malgré sa suspension, cet été, par le Conseil d'État qui l'avait jugée potentiellement inégalitaire et anticonstitutionnelle et qui doit prochainement se prononcer sur le fond du dossier, cette réforme vise à installer l'idée selon laquelle les privés d'emploi seraient seuls responsables de leur situation. Et pire, qu'ils tireraient avantage de l'alternance entre périodes de chômage et contrats courts.

Contre les fausses annonces et les prestataires vautours, la CGT met la pression sur Pôle Emploi

Le tout étant présenté au public comme le comble d'une injustice sociale à laquelle la réforme se proposerait de « remédier » par l'abaissement des droits des plus fragiles, afin que, étant au chômage, ceux-là ne gagnent pas plus, en indemnités, qu'un salarié actif rémunéré au Smic.

Activer les ressors de l'hostilité populaire envers les chômeurs

Sur fond de rhétorique gouvernementale au sujet de supposés milliers d'offres d'emploi qui ne trouveraient pas preneurs au sortir de la crise sanitaire, le gouvernement, en campagne pour sa réélection en 2022, active tous les ressors de l'hostilité populaire envers les plus vulnérables.

Par le truchement de cette réforme qui ne vise en réalité qu'à réaliser 2 milliards d'euros d'économies, les précaires, chômeurs et privés d'emploi sont invariablement présentés comme des « opportunistes profiteurs », implicitement désignés à la vindicte populaire et condamnés à jouer malgré eux un rôle d'exutoire, ou de victime expiatoire.

Les alliances objectives de Pôle Emploi avec le secteur privé de l'annonce

Pendant ce temps, le service public Pôle Emploi continue de multiplier les partenariats avec des acteurs privés spécialistes de l'annonce de l'emploi — à distinguer de l'offre d'emploi. Autant de prestataires tels Adzuna, Jobijoba, 1 Taf, HandicapJob, Jobintree… qui, d'après les 12 études successives menées par CNTPEP-CGT, ne subissent visiblement aucun contrôle de la validité ou de la probité des offres qu'ils revendent à Pôle Emploi.

Les prestataires en annonces, alibi clé pour justifier les radiations de chômeurs

Initiée en 2015, cette sous-traitance dans le marché de l'annonce alimente jusqu'à 80 % des offres aujourd'hui publiées par l'opérateur public. Des annonces bidon, qui ne génèrent jamais aucune réponse aux postulants, mais qui fournissent à Pôle Emploi l'alibi clé pour justifier les radiations massives de chômeurs ayant rejeté trois offres d'emploi dites « raisonnables », fussent-elles inexistantes.

Ce qui fait dire à Pierre Garnodier, secrétaire général du CNTPEP-CGT, que l'objectif de cette réforme de l'assurance chômage vise à « faire du chômage un business ». Une hypothèse en grande partie confirmée par cette 12e étude sur la fraude aux annonces, ainsi que par la persistance inexpliquée des partenariats entre Pôle Emploi et des prestataires privés dont la nature « bidon » des prestations est connue et reconnue depuis des années.

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