Et de nous rappeler, dans sa préface, qu'en 1975, les ouvriers représentaient 37,2 % de la population (soit 8,2 millions de personnes). Il en précise la définition : « sont ouvriers celles et ceux qui, salariés et à ce titre ne possédant pas les moyens de production, exécutent des instructions pour produire directement, entretenir des équipements, ou extraire des matières premières ».
Si l'on entend au sens large le « produire directement », une grande part du monde des services et de ceux qu'on a baptisé « employés » fait bien partie de la classe ouvrière. Mais a cru plus noble de changer d'appellation au risque d'y perdre en culture et en solidarité…
Un bel album sous coffret où tout est soigné, imaginé pour rendre attrayante cette grande histoire des gens modestes. Iconographie, maquette et surtout des documents en fac-similé d'une formidable puissance évocatrice :
livret de la main d'œuvre chinoise de l'usine Schneider des années 1930, carte d'identité d'un mineur polonais, carnet de mémoires du résistant communiste Charles Debarge, 45 tours souple de « Lip, un combat, un espoir », contrat d'embauchage aux Usines Renault Billancourt de 1941, photo de la diffusion de « La Vie ouvrière » devant une usine en 1960, affiche de la radio « Lorraine Cœur d'Acier », carte de syndiqué CGT voisinent avec des témoignages aussi riches qu'émouvants.
Un très bel objet, conjuguant histoire et mémoire en un indispensable support de transmission entre générations.
Les ouvriers dans la France des usines et des ateliers.
De Xavier Vigna. Éditions Les Arènes.
103 pages, 34,80 €.
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