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Fonderie automobile

Coups de sang en série à la fonderie de Bretagne

17 mai 2021 | Mise à jour le 17 mai 2021
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Coups de sang en série à la fonderie de Bretagne

Excédés par le mépris de Renault et du gouvernement, les salariés de la Fonderie de Bretagne multiplient les actions de colère. La situation pourrait rapidement basculer hors de contrôle si une solution respectueuse de l'avenir du site, de ses productions et de l'emploi n'était pas rapidement trouvée.

« Première sommation, aujourd'hui nous avons détruit une plaque modèle de porte-fusées… À partir d'aujourd'hui, ce sera une par jour jusqu'à obtention des revendications !!! » Le commentaire accompagné d'une vidéo censée montrer la destruction d'une pièce d'une valeur de 100 000 euros de la fonderie de Bretagne circule en boucle depuis deux jours sur les réseaux sociaux.

L'information du processus de destruction n'est toutefois ni confirmée ni infirmée par la CGT. « C'est une pression qui est mise par les salariés », commente Stéphane Flégeau, responsable des questions industrielles à la Fédération CGT — Métallurgie alors que, dans les luttes qu'elle mène, qu'elle organise ou qu'elle accompagne, la CGT rappelle que la destruction de l'outil de travail ne fait en effet pas partie de sa culture. En revanche, le tour pris par les évènements témoigne de la colère sinon du désespoir des salariés.

Car une fois que toutes les bornes du désespoir sont franchies, les syndicalistes eux-mêmes ont bien du mal à réfréner les choix de salariés même lorsqu'ils proposent des formes différentes de mobilisation. Une chose est certaine, la tension est montée de plusieurs crans ces derniers jours à la fonderie de Bretagne, usine aujourd'hui occupée depuis quatre semaines.

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Des tensions crescendo

La direction des Fonderies de Bretagne étant aux abonnés absents du dialogue social depuis le 27 avril 2021, un évènement devait particulièrement mettre en colère les salariés ce 10 mai 2021. À cette date, le directeur général de l'usine avait en effet convoqué un CSE extraordinaire auquel il ne s'est tout simplement pas présenté.

Pour autant, la direction de Renault indiquait poursuivre le processus de vente de la fonderie, cette même décision contre laquelle se battent les salariés.

Venu sur place à la Fonderie de Bretagne ce 17 mai 2021, Stéphane Flégeau fait le point de la situation : « Depuis quatre semaines, les salariés occupent et maintiennent le site en condition de sécurité avec les fours qui sont toujours en chauffe. Les salariés multiplient les actions étant donné qu'ils n'ont pas de réponses à leurs revendications qui sont de rester dans le groupe Renault, de récupérer des volumes de production. Ils portent un projet d'avenir pour basculer de la fonte à une fonderie aluminium à moyen terme. Les salariés sont sur cette revendication. Renault, lui, veut céder le site en cherchant un repreneur. Or c'est inacceptable pour les salariés et c'est un non-sens économique. »

Un buzz improvisé

Plusieurs actions ont eu lieu depuis la fin de la semaine dernière, notamment le jeudi avec le blocage d'un rond-point et le vendredi et le samedi avec des opérations escargot à proximité de Lorient. Enfin ce dimanche 16 mai 2021, les salariés ont, presque par hasard provoqué un évènement médiatique en bloquant la sortie des joueurs du FC Metz logés dans un hôtel à proximité de l'entreprise, ce qui pouvait perturber la rencontre de football Lorient-Metz. Le buzz était assuré.

« Ce qui est triste, c'est que cela fait du bruit parce qu'on touche à la ligue 1 » déplore Stéphane Flégeau. C'est cet incident qui devait amener le sous-préfet à se rendre sur place pour débloquer la situation. Celui-ci a donc proposé une réunion ce 17 mai 2021 après-midi en sous-préfecture.

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« On veut discuter du fond du dossier »

La rencontre proposée par le sous-préfet devait établir l'ordre du jour de la réunion entre les représentants des salariés et la direction de Renault prévue à Rennes le mercredi 19 mai 2021.

Mais pour Stéphane Flégeau, l'affaire n'est pas bien engagée : « Pour l'heure, c'est une discussion uniquement avec Renault et sur la question de la reprise du travail. Les salariés réclament une rencontre avec la direction de Renault, mais aussi le ministère de l'Économie et la Région. Ils ne veulent pas discuter uniquement de la reprise du travail, mais du fond du dossier : à savoir que Renault s'engage à ce que la fonderie reste dans son giron et que l'on parle des volumes, de la stratégie et de l'avenir… C'est pour cela qu'ils exigent la présence du président de la Région et d'un représentant du ministère de l'Économie. »

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Prévenir une situation hors de contrôle

À l'heure où nous écrivons, nous apprenons par ailleurs que des syndicalistes de MBF à Saint-Claude (Jura), une autre fonderie automobile dans une situation similaire, annoncent se mettre en grève de la faim. La situation des fonderies automobile semble ainsi prendre une tournure dramatique. Face à ces signaux alarmants, il serait sans doute plus que temps que le gouvernement et le groupe Renault acceptent de se mettre autour de la table.

Luttes et mobilisationsdans la métallurgie

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