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FONCTION PUBLIQUE D’ÉTAT

Nouvelle saignée d'emplois aux Finances : les agents se mobilisent le 16 septembre !

10 septembre 2019 | Mise à jour le 10 septembre 2019
Par | Photo(s) : Sylvain Lefèvre/AFP
Nouvelle saignée d'emplois aux Finances : les agents se mobilisent le 16 septembre !

En mai 2019 à Tourcoing, Gérald Darmanin jouait au boucher pour la photo. Mais dans les bureaux de Bercy, il taille, tranche, émince dans les effectifs des Finances publiques.

Plus mobilisés que jamais, les agents des Finances inquiètent le gouvernement. Tandis que Solidaires-CGT-FO-CFDT-CFTC engagent une action nationale le 16 septembre 2019, le ministre de tutelle a précisé que la baisse des effectifs ne concernerait « que » 5 800 emplois d'ici 2022, au lieu des 20 000 à 30 000 pressentis.

« Ça ressemble à une tentative de déminage, et ça prouve que les actions des agents des Finances commencent à inquiéter le gouvernement », s'amuse Fanny de Coster, secrétaire générale du syndicat CGT Finances.

Cependant, les dernières gesticulations de Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, n'ont absolument pas convaincu, bien au contraire.

Le ministre s'est en effet fendu d'une belle lettre aux 103 000 agents des finances publiques pour les rassurer sur le nombre de suppressions d'emplois. Un courrier plein de jolis mots – comme « concertation », « ambition », « dialogue » –, qui confirme pourtant que la Direction générale des finances publiques allait supprimer 4 900 emplois en son sein.

À ce chiffre, il faut ajouter les 600 suppressions de postes dans les douanes, et quelque 300 autres non encore précisées, soit 5 800 en tout d'ici 2022. Selon le ministre, ces chiffres constituent une baisse significative des suppressions d'emplois au regard des annonces officieuses et jamais confirmées qui circulaient jusqu'à présent.

L’administration amputée de ses moyens humains

La ficelle est connue car maintes fois usitée par Nicolas Sarkozy en son temps. On vous annonce d’abord que, pour survivre, il faut vous couper les deux jambes (ici, 20 000 ou 30 000 suppressions d'emplois) et, finalement, l'unijambiste (5 800 suppressions) doit sauter de joie sur son pied restant – trop heureux de ne pas être cul-de-jatte…

Pourtant le chiffre de 20 000 suppressions avait bel et bien circulé dans la presse (Les Échos du 9 juillet 2018). En juin 2018, Gilles Johanet, procureur général près la Cour des comptes, évoquait même le scénario d'une suppression de 30 000 postes…

Des chiffres que le gouvernement s'est bien gardé de confirmer, ou d'infirmer, jusqu'au 4 septembre 2019. Seulement, cette fois, la presse s'est émue non pas d'une baisse des annonces officieuses mais, tout simplement, de la confirmation officielle des 5 800 suppressions de postes.

La mobilisation s’amplifie et s’élargit à de nouveaux acteurs

De fait, la mobilisation se retrouve encore confortée. « Les arguments avancés par le ministre, qui justifie les coupes dans les effectifs par une baisse de la charge de travail, sont complètement inaudibles. Il est absolument faux de dire que la charge de travail a diminué avec la mise en place du prélèvement à la source », précise encore Fanny de Coster.

Les actions unitaires du 16 septembre 2019 risquent fort d'étonner, tant par leur ampleur que par leur forme, dans la mesure où les syndicats ne seront plus seuls à mener l’action.

En effet, on assiste à des convergences multiformes entre les agents, les citoyens, mais aussi des élus. À l'image de sénateurs qui, notamment dans le Val-de-Marne, ont demandé à prendre part aux assemblées générales et à l'heure d'information syndicale destinée à éveiller les agents sur le contenu réel des réformes. Ce serait une première, et une affaire à suivre.