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CHANTIER NAVAL

DCNS : le contrat du siècle sous vigilance syndicale

8 novembre 2017 | Mise à jour le 8 novembre 2017
Par | Photo(s) : D.R.
DCNS : le contrat du siècle sous vigilance syndicale

Délégation australienne en visite à Cherbourg

La commande des douze sous-marins Barracuda par l'Australie pose de nombreuses questions. La CGT de Naval – Group (ex-DCNS) Cherbourg a engagé une coopération avec le syndicat australien AMWU pour que les salariés des deux pays ne soient pas lésés.

De Cherbourg à Adélaïde, on pouvait difficilement faire plus éloigné pour une coopération entre deux syndicats. C'est pourtant l'exploit que sont en train de réaliser la CGT d'un côté et l'AMWU (Australian Manufacturing Workers' Union) de l'autre. En novembre dernier, une délégation française s'était rendue à Adélaïde. Et en octobre, c'était au tour d'une délégation australienne conduite par Glenn Thompson, vice-président de l'AMWU de se rendre chez Naval-Group à Cherbourg : « Notre syndicat a travaillé pendant cinq ans pour que l'on puisse construire ces infrastructures en Australie. Les 12 sous-marins commandés, c'est la plus grosse acquisition navale de l'histoire de l'Australie et, le dernier ne sortira que dans les années 2050 ! On évalue l'impact sur l'emploi en Australie à environ 5 800 emplois directs pour construire les sous-marins et bâtiments de surface et 15 000 sur la logistique. Des Français vont venir en Australie et des Australiens en France. Nous voulons donc aussi instaurer une solidarité entre les travailleurs en France et en Australie. »

Nous voulons donc aussi instaurer une solidarité entre les travailleurs en France et en Australie.

Laurent Hébert, délégué syndical central CGT de DCNS explique lui aussi le sens de cet échange : « Nous avons chacun nos spécificités. Les Australiens militent pour que l'intégralité du contrat soit réalisée en Australie. En ce qui nous concerne, on estime qu'une petite partie sera réalisée en France, mais une petite partie d'un énorme contrat, c'est déjà beaucoup de travail. Alors, plutôt que de se braquer sur la répartition de la charge de travail, nous avons pris le parti de voir ce qui nous rassemblait : c'est-à-dire éviter le risque que la plus grosse partie du contrat nous échappe et soit éparpillée dans différents pays, notamment en Asie où la main d'œuvre est beaucoup moins chère… »

Lors de la signature du contrat fin 2016, le ministre de la Défense de l'époque, Jean-Yves Le Drian annonçait la création de 3 000 à 4 000 emplois à Cherbourg. « Tout ceci, ce n'est que de la communication » s'insurge Laurent Hébert, « nos employeurs respectifs cultivent le secret sur tous les aspects du contrat, qu'il s'agisse du plan industriel, des transferts technologiques etc., en fait on ne sait rien ! ». La coopération syndicale qui s'engage doit donc aussi permettre de fissurer ce mur du silence.