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STREET ART

De l’art en barre

1 juillet 2016 | Mise à jour le 13 février 2017
Par | Photo(s) : Jean-Pierre Sageot
De l’art en barre

Aujourd'hui, Rouen inaugure une vingtaine de fresques monumentales dans trois quartiers de la ville. Venus d'Argentine, de Pologne ou de l'Aveyron, 18 artistes ont investi façades, barres et hangars pour une superbe expo à ciel ouvert, conçue pour durer.

En sillonnant Rouen cet été, vous croiserez un calamar géant, des joueurs de foot portant horloge et bateau sur la tête ou un danseur de hip-hop en mouvement, trônant majestueux sur les hangars des quais de Seine, les barres du quartier des Sapins ou les bâtiments du centre-ville.

Pour la troisième édition de Rouen impressionnée, la ville n'a pas lésiné. Elle a chargé Olivier Landes, urbaniste et fin connaisseur de street art, de repérer les lieux et de trouver les artistes les mieux à même de les investir. Pas uniquement pour embellir les murs de la ville, mais pour évoquer des réalités urbaines et sociales.

DES RENARDS ET DES SANGLIERS

Ainsi, sur les hauteurs de Rouen, dans le quartier des Sapins – injustement réputé mal famé –, des réunions avec les habitants, petits et grands, ont permis de mieux cerner leur quotidien. Au cœur de ces barres, à deux pas de la forêt, il n'est pas rare de croiser des hérissons, des sangliers et des renards.

Rien d'incongru donc à ce que la fresque du Brésilien Ramon Martins sur l'immeuble Norwich nous montre une femme pensive en boubou coloré, tenant un renard par le col. Une œuvre splendide qui dit la diversité des lieux. Un peu plus loin, on croisera encore un sanglier multicolore, peint par l'Aveyronnais Bault ou une vache entourée de deux jeunes filles, imaginée par le Polonais Sainer.

Grâce au parcours imaginé par la mairie, Rouannais et touristes viendront voir du beau sur les façades des barres. Ces dernières se distingueront enfin et pour longtemps. Les peintures sont suffisamment solides pour tenir le coup une dizaine d'années. À voir ces sept œuvres magistrales, on se dit que nombre d'édiles banlieusards seraient bien inspirés de mener pareil chantier.

DES VISAGES À LA BACON

En revenant au centre-ville, ne loupez pas « L'apparition » de Gaspard Lieb, un artiste de la ville qui a fait surgir un danseur en noir et blanc sur le mur du Conservatoire et surtout l'extraordinaire fresque du Polonais Robert Proch à l'arrière du cinéma Omnia.

Là, l'artiste a respecté le rouge brique du bâtiment latéral pour le faire évoluer vers le bleu du ciel. Il a su mettre à profit les moindres recoins de la façade comme les ventilos pour y glisser des visages à la Bacon. C'est tout bonnement époustouflant !

 

Poussez ensuite sur les quais de Seine et plantez-vous devant le hangar 23 où l'Allemand Satone a opté pour une abstraction chatoyante pour dire la circulation alentour, quand des dizaines de milliers de voitures empruntent le pont Flaubert chaque jour.

Remontez ensuite pour admirer le calamar géant qui s'étale sur les 400 m2 du hangar 11, imaginé par le Français Brusk. Attardez-vous devant l'œuvre faite entièrement à la bombe, qui évoque la mer, Nuit debout et dissimule messages d'amitié et d'antipathie comme le « Fuck Sarko » en beau lettrage bleu…