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EXPOSITION

De mémoire indienne

8 avril 2016 | Mise à jour le 16 février 2017
Par | Photo(s) : DR
De mémoire indienne

En 1994, les Indiens du Chiapas (Mexique) se soulèvent et créent l'Armée Zapatiste de Libération Nationale, s'emparant de villages au cri de « Ya Basta ! » Le photographe Mat Jacob a suivi leur combat pendant vingt ans.

Le 1er janvier 2014, au fin fond de la forêt Lacandone, autour de San Cristóbal de Las Casas, l'Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) composée par des communautés indiennes prend le chemin de la lutte pour demander la destitution du président de la République et le départ de son parti, le violent et corrompu PRI et défendre leurs droits au logement, à la santé, à l'éducation.
Mais au-delà de ces revendications locales, ils entendent aussi faire connaître leur opposition à l'Alena, traité de libre-échange nord-américain dont ils prévoient les effets dévastateurs sur l'économie mexicaine (Voir NVO de mars 2016 p. 15).

Avant tout le monde, ils pensent à la fois local et global et – avant les réseaux sociaux– ils ont compris l'importance des médias et suscité un vif intérêt auprès du mouvement altermondialiste.

De 1995 à 2013, le photographe Mat Jacob, cofondateur du collectif Tendance Floue – s'est rendu régulièrement sur place, y a même partagé leur vie et leurs combats et pu témoigner de l'originalité d'un mouvement non violent, prônant l'autogestion, la solidarité de communes autonomes, la promotion des droits humains, et notamment ceux des femmes.

Le médiatique sous-commandant Marcos, personnage emblématique, est leur porte-parole, mais ici, l'égalité est de mise, et chacun s'y emploie à son niveau. Il choisira, en 2014, de se retirer comme il était venu, redevenant un militant comme les autres, prenant le nom de Galeano en hommage à un ami disparu.

Les photos en noir et blanc de Mat Jacob enregistrent à la fois la pauvreté et la fierté, la manière dont chacun se prend en main et défend l'intérêt commun au quotidien, les négociations avec le gouvernement, les marches de protestations, les initiatives pour que chacun ait accès à une vie digne.

Le collectif prime sur l'individu, mais celui-ci peut s'exprimer, défendre son point de vue, dans la tradition des peuples indigènes. Le modèle qu'il prône est une organisation simple, directe, mise au service de la communauté et respectueuse du vivant. Sur les images, les visages sont souvent graves, mais dignes et fiers.

C'est donc un vrai plaisir de redécouvrir ces photos – qui ont valu à Mat Jacob le prix World Press – au cœur de la galerie parisienne Fait & Cause, mais aussi grâce à la parution dans la prestigieuse petite édition Photo Poche.

 

« Chiapas Insurrection zapatiste au Mexique »
édition Photo Poche
(102 p., 13 €).