Des soins urgents pour Mumia
Le 30 mars, Johanna Fernandez – porte-parole de Mumia Abu-Jamal- lui rendant visite à la prison de Frackville (Pennsylvanie), est informée qu'il a été transféré dans une unité de soins intensifs au centre médical de la ville voisine de Pottsville pour « choc diabétique ». Toute visite est interdite. Selon les médecins, le taux de sucre de Mumia est alors sept fois trop élevé.
Après son épouse Wadiya et son frère Keith le 31 mars, son fils aîné Jamal et son frère cadet Bill, sont autorisés à le rencontrer quelques minutes le 1er avril. Mumia est enchaîné à son lit et en grande souffrance à en juger par sa respiration laborieuse et des tremblements permanents.
Mumia quitte l'hôpital le 2 avril pour être reconduit à l'infirmerie de la prison SCI Mahanoy, alors que son état de santé est toujours très préoccupant. Il n'a rencontré aucun médecin spécialiste indépendant, tant pour son diabète -dont le niveau reste dangereusement élevé- que pour un important eczéma antérieur et n'a reçu aucune régime approprié. Ce retour dans l'univers carcéral n'est évidemment pas de nature à rassurer sa famille et ses soutiens qui dénoncent ces pratiques inhumaines.
Face à l’ampleur de la mobilisation, l’administration pénitentiaire a fini par accepter que cinq personnes rencontrent Mumia à l’infirmerie de la prison. Il est arrivé en fauteuil roulant au parloir. Très affaibli -il a perdu 40 kilos depuis le début de l’année- il n’a toujours pas vu de spécialistes.
Johanna Fernandez a rappelé que « les soins médicaux restaient l’urgence immédiate » et a lancé un appel à l’intensification de la mobilisation « contre la tentative d’exécution de Mumia par négligence médicale » (*). Elle par ailleurs annoncé une nouvelle journée d’interpellation des autorités pénitentiaires pour ce lundi 6 avril « avec l’objectif que la santé de Mumia, comme la réglementation l’autorise, soit enfin prise en charge par des médecins indépendants ».
En France, le Collectif unitaire national de soutien à Mumia (dont la CGT est membre) invite à intervenir auprès de l'Ambassadrice des Etats-Unis à Paris, Madame Jane D. Hartley :
• par tél : 01 43 12 22 22
• par fax : 01 42 66 97 83
• par mail : ParisNIV@state.gov
(*) Rappelons que le 10 janvier dernier, Phil Africa, militant de Move (et l'un des Move 9 emprisonné, que Mumia a toujours soutenu) décédait à l'infirmerie de la prison de Dallas après une hospitalisation dont la cause n'a jamais été précisée. En 1998, Merle Africa, elle aussi membre des Move 9, décédait dans des circonstances similaires.
Mumia