Fret ferroviaire : la CGT s'insurge contre un scandale d'Etat
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Une réunion se tenait depuis vendredi matin entre la direction et des syndicats qui réclament la présence obligatoire d'un contrôleur par train alors que le conducteur du train accidenté, lui-même blessé, était le seul agent SNCF à bord.
La SNCF a aussi relevé un trafic TER très fortement affecté, voire suspendu en Bretagne, dans le Grand Est, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans le Gard ou l'Hérault. Cet arrêt de travail sans préavis fait suite à un accident mercredi en Champagne-Ardenne, où un TER avait percuté un convoi routier exceptionnel coincé sur un passage à niveau, faisant plusieurs blessés, dont le conducteur du train, selon une porte-parole de la SNCF. La préfecture des Ardennes indique qu'il y a eu « onze blessés », dont certains hospitalisés.
Des agents de conduite et contrôleurs ont fait valoir leur droit de retrait dès jeudi, et plus encore vendredi matin à la prise de service. Le conducteur, blessé et choqué, a dû porter secours aux passagers, car c'était le seul agent SNCF à bord ! »,
La CGT-Cheminots, Sud-Rail FO-Cheminots et la Fgaac-CFDT, sont vent debout contre le mode d'exploitation « équipement agent seul » qui permet de faire circuler des trains sans contrôleur, évoquant des risques de sécurité pour les voyageurs.
De son côté, le secrétaire d'État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a choisi de rester dans une unique vision légaliste et a déploré une « grève surprise (…) hors du cadre légal » et a rajouté « La CGT sait très bien faire des grèves légales quand elle le veut. Dire qu'on opère un droit de retrait qui n'en est pas un, ça pénalise aujourd'hui l'usager ».
« Les trois quarts des TER sont exploités seuls à bord », a fait valoir le secrétaire d'État qui y voit « une mesure de conduite homologuée » pratiquée « partout en Europe ».
« Le droit de retrait, c'est un droit des travailleurs pour dire “attention il se passe quelque chose de grave” », a défendu le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, interrogé sur Europe 1. « On a évité un drame parce qu'il y a un conducteur consciencieux, attaché au service public ferroviaire, qui a bossé. Mais on ne peut pas continuer comme ça », a-t-il prévenu.
Olivier Maigret, secrétaire général de la CGT Cheminots du secteur de Reims d'où est parti le mouvement a précisé à l'AFP que la réunion direction-syndicat se déroulait depuis 7 h 30, avec une seule revendication : remettre un contrôleur dans chaque TER.
« Dans ces nouveaux TER où il n'y a plus de contrôleurs, dès qu'il y a une collision, le conducteur ne peut plus assurer la sécurité », a-t-il expliqué. « Les gains économiques ne peuvent pas se faire sur le dos de la sécurité et de l'humain », a insisté le syndicaliste.
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