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Rentrée sous tension

Frédéric Dayan
1 septembre 2021 | Mise à jour le 2 septembre 2021
Par
Emmanuel Macron et le gouvernement Castex sont prévenus : la rentrée sociale s'annonce tendue. Deux jours avant que le Premier ministre reçoive les organisations syndicales et patronales pour « un tour complet » des sujets sociaux de la rentrée, CGT – FO – FSU – Solidaires – FIDL – MNL – UNEF — UNL ont appelé le 30 août « à la mobilisation de l'ensemble des travailleurs et travailleuses du secteur privé et public, et la jeunesse, le mardi 5 octobre 2021. »

Cette pression mise sur l'exécutif n'a rien d'un rituel de rentrée. Elle est une réponse à la surdité gouvernementale aux souffrances, aux inquiétudes, aux revendications sociales. Le 6 juillet dernier, les syndicats reçus à l'Élysée avaient déjà manifesté au Chef de l'État leur rejet de la réforme de l'assurance chômage et leur refus unanime de voir la réforme des retraites remise sur les rails avant la fin du quinquennat. Mais les jours suivants, Emmanuel Macron annonçait aux Français qu'il entendait appliquer la première dès octobre et qu'il ne renonçait pas à la seconde.

Sur fond de quatrième vague épidémique, la fin d'été orageuse autour du pass sanitaire et de la vaccination avec les manifestations conséquentes des samedis a sans doute fait de l'ombre aux urgences sociales portées depuis des mois par les syndicats sur les salaires, l'emploi, la protection sociale, les libertés publiques. Mais, pour conséquentes et nombreuses qu'elles soient, ces manifestations du weekend restent cependant bien peu revendicatives. Singulièrement, alors que les Français avaient applaudi les soignants lors du premier confinement, ces cortèges, dont on a vu qu'ils étaient instrumentalisés par l'extrême droite, font l'impasse sur la crise du système hospitalier. Or c'est bien en raison de l'embolisation des hôpitaux que toutes les restrictions aux libertés individuelles et publiques ont été décidées par l'exécutif depuis la mise en place de l'état d'urgence.

Vindicatifs plutôt que revendicatifs, ces cortèges témoignent sans doute d'une grande lassitude et des inquiétudes sociales qui taraudent les citoyens, travailleurs, jeunes ou retraités. S'ils vilipendent la verticalité jupitérienne d'Emmanuel Macron, ils sont loin de porter les urgences révélées ou aggravées par la crise sanitaire et épargnent encore la furia réformatrice de l'exécutif.

La configuration unitaire large de l'appel lancé pour le 5 octobre est un signe que ne peuvent ignorer gouvernement et Medef qui ont tout à craindre d'une rentrée revendicative dynamique. Cette unité est aussi un signe encourageant pour les travailleuses et travailleurs, les jeunes qui refusent que la situation sanitaire serve de prétexte à la remise en cause des droits et des acquis.

Vidéo – Interview de Catherine Perret, secrétaire de la CGT