23 novembre 2018 | Mise à jour le 23 novembre 2018
Cinq mois après le long conflit contre la réforme ferroviaire, les élections professionnelles à la SNCF confirment la première place de la CGT dans un scrutin marqué par la baisse des effectifs et par une baisse du taux de participation imputable au vote électronique.
Résultats– 7 586 inscrits
CGT : 34,02 % ( – 0,31 %)
UNSA : 23,96 % (+ 0,10 %)
SUD-Rail : 17,28 % (+ 0,45 %)
CFDT : 14,30 % ( – 0,85 %)
FO: 7,63% (-1,53%)
Quelque 150 000 cheminots étaient appelés durant sept jours à élire leurs représentant dans 33 CSE (Conseil social et économique). Ces institutions remplaceront à partir du 1er janvier les anciennes instances de représentation du personnel. Disparaîtront ainsi 31 comités d’entreprise, 300 délégués du personnel et 600 comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.
Cinq mois après l’adoption de la loi de réforme ferroviaire qui a provoqué une grève unitaire de 36 jours sur trois mois, la répartition des forces syndicales est restée stable à la SNCF, à l’issue de ce scrutin. En dépit d’une légère érosion de 0,31 %, la CGT reste en tête avec 34,02 % des voix soit plus de 10 points devant l’Unsa en deuxième place.
Participation en baisse historique
La baisse des effectifs cheminots est une donnée centrale de ce scrutin. En effet, en catégories exécution et en maîtrise, le nombre d’inscrits a chuté de 7586 cheminots par rapport à 2015. Mais dans le détail et au terme d’une intense campagne électorale, la CGT parvient à progresser de 1,27 % parmi les personnels d’exécution et de 0,85% dans la catégorie maîtrise. La deuxième difficulté de ce scrutin était d’assurer la participation des cheminots. L’évolution des modalités de vote électronique a, pour la CGT cheminots constitué « un obstacle à la participation » . Ainsi, elle a chuté en moyenne de de 1,96 %, mais dans le détail, la baisse est plus importante en catégorie exécution avec -3,67 %, en maîtrise avec -2,68 % et chez les cadres elle est en hausse de +2,03%.
La CGT appelle les cheminots à se mobiliser pour peser sur les négociations en cours
La CGT qui se voit ainsi confortée après avoir a été le moteur du conflit du printemps dernier ne peut évidemment pas se satisfaire de cette érosion. Mais « on limite très largement la casse » , a souligné à l’AFP son secrétaire général Laurent Brun, alors qu »‘il y a eu une baisse des inscrits et de la participation dans le collège exécution » où elle est la plus influente. Pour la direction de l’entreprise, cette mesure de la représentativité n’est pas une bonne nouvelle. Pour négocier à la fois dans l’entreprise et la branche ferroviaire, « on est dans un statu quo avec les mêmes équilibres de représentation et de force entre les organisations syndicales » , a relevé le directeur des ressources humaines du groupe. La première place confortée de la CGT sera en effet déterminante dans les négociations en cours et la fédération » appelle d'ores et déjà les cheminots à rester mobilisés dans les semaines et mois à venir afin de défendre leurs conditions de vie et de travail, le maintien et le développement du service public SNCF » . Et pour les mois à venir, les dossiers sur la table sont très lourds. Il reste en effet à mettre sur pied un nouveau pacte social, avant l’arrêt des embauches au statut de cheminot en janvier 2020 ainsi qu’à boucler une convention nationale collective pour toutes les entreprises de la branche ferroviaire, qui fixera un cadre social minimum identique à tous les salariés dans le cadre de l’ouverture à la concurrence du transport intérieur de voyageurs fin 2019.