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RESTAURATION

En grève, les Restalliance veulent obtenir une prime pour leur engagement lors de la pandémie

3 juillet 2020 | Mise à jour le 3 juillet 2020
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En grève, les Restalliance veulent obtenir une prime pour leur engagement lors de la pandémie

Des personnels de restauration et de nettoyage de Restalliance, société sous-traitante de plusieurs Ehpad et cliniques, sont en grève pour réclamer une prime qui reconnaisse leur engagement durant la crise sanitaire. Le réalisateur Daniel Bouy, les a suivis.

Les salariés de Restalliance se sentent oubliés. Après avoir travaillé dans la restauration collective et le bionettoyage de plusieurs cliniques et Ehpad durant la pandémie de Covid-19, leur demande d'une reconnaissance financière reste ignorée par l'entreprise qui compte près de 3 000 salariés, surtout en France métropolitaine mais aussi en Guadeloupe. Ces « premiers de corvées », comme on les a appelés pendant la période de confinement ont pourtant été en première ligne aux côtés des soignants pour faire face à la vague de malades.

« Nous avons porté des plateaux repas, fait le ménage dans les chambres de malades, tout le monde était sur le pont. Maintenant, les soignants et les salariés d'autres enseignes comme Sodexo ou Compass ont eu une prime qui reconnaît le travail accompli, mais pas nous. Or, on devrait tous être traités pareil », regrette Marie-Christine Coulibaly, employée de restauration à Chelles depuis 2016 et déléguée syndicale CGT.

La grève et des blocages pour se faire entendre

Pour se faire entendre, un mouvement de grève a débuté le 23 juin à l'appel de la CGT. Le 30 juin, nouvelle mobilisation pour réclamer « une prime crise sanitaire pour toutes et tous », ainsi que « des augmentations de salaires ». Des revendications d'autant plus justifiées que la plupart des personnels perçoivent des rémunérations comprises entre 1 100 et 1 200 euros net mensuels. « Des collègues ont également dû emprunter des taxis à leurs frais pour être opérationnels, ou bien carrément dormir sur leur lieu de travail, passant parfois la nuit sur des fauteuils, explique la syndicaliste. Or, nous n'avons aucun remboursement ni remerciements. C'est du mépris. »

Les travailleurs ne se nourrissent pas de belles paroles

« Dans cette période difficile, vous avez été les acteurs essentiels de la prise en charge des personnes les plus fragiles et les plus vulnérables en sachant leur apporter l'attention et le réconfort nécessaire, répond la direction aux salariés qui l'ont sollicitée au sujet d'une prime. Les nombreux messages de reconnaissance et de remerciements de nos clients et convives constituent pour vous la première et la plus belle des satisfactions. Vous pouvez être fiers de cela. »

Mais à l'image des soignants et d'autres salariés particulièrement éprouvés durant cette période, les cuisiniers et femmes de chambre de Restalliance veulent plus que de belles paroles. À travers plusieurs mouvements de grève ponctuels et de blocages, ils comptent obliger la direction à leur verser au minimum une prime de 500 euros. « Notre direction nous répond qu'elle demande une aide à l'État mais nous, c'est à l'entreprise qui a fait des bénéfices qu'on demande une gratification, pas aux pouvoirs publics. »

Une lutte que le cinéaste Daniel Bouy, réalisateur de Va voir le délégué (2018) a suivi et partagé :