Et vogue Dussollier

Bienvenue à bord du paquebot le Virginian où naquit Danny Boodmann T. D. Lemon Novecento. Abandonné en 1900 par des migrants italiens dans le salon des premières classes, il est élevé par l'équipage et ne descendra jamais à terre, effrayé par son immensité.

Il se révèle vite être un génie du piano, inspiré par toutes les musicalités et cultures croisées à bord du transatlantique, capable de jouer avec ses propres notes. Un phénomène que l'on se presse de venir découvrir ou d'affronter.

Pour nous raconter son histoire, un ami trompettiste qui joua à ses côtés durant six ans, incarné par André Dussollier. Accompagné par un orchestre de jazz où Elio di Tanna excelle au piano à l'image du héros, le conteur nous enchante par son enthousiasme, dansant sur du ragtime, tanguant avec le bateau, escaladant la passerelle. Nous voilà embarqués pour un peu plus d'une heure dans une belle fable, tirée du roman d'Alessandro Baricco (Novecento pianiste, Gallimard).

André Dussollier, qui en signe l'adaptation, la mise en scène et l'interprétation – pour laquelle il reçut à juste titre le Molière 2015 du meilleur acteur –, est grandiose. On se laisse transporter par son ivresse joyeuse pour une croisière magique.