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ENVIRONNEMENT

EuropaCity : les « Europadutout » remportent une deuxième victoire judiciaire

13 mars 2019 | Mise à jour le 14 mars 2019
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EuropaCity : les « Europadutout » remportent une deuxième victoire judiciaire

EuropaCity. Vue sur le parc central depuis le Belvédère.

Dans son jugement du 12 mars, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) a annulé le plan local d'urbanisme (PLU) de la ville de Gonesse. Ce PLU devait donner le feu vert au très contesté chantier d'EuropaCity, mégacomplexe commercial et de loisirs, porté par le groupe Mulliez-Auchan et les financiers chinois Wanda. Farouches défenseurs d'EuropaCity, la ville de Gonesse et le Grand Paris Aménagement vont faire appel de ce jugement.
EuropaCity, la folie des grandeurs
Nous avions consacré une enquête complète sur ce projet EuropaCity dans notre édition d'octobre 2017.

Les opposants de la première heure à EuropaCity gagnent une nouvelle manche. Dans la partie de bras de fer qui les oppose depuis l'origine à ce projet d'implantation d'un mégacomplexe commercial et de loisirs sur 280 hectares de terres agricoles stratégiquement situées entre les aéroports de Roissy et du Bourget – le fameux Triangle de Gonesse –, les contestataires franchissent une étape cruciale de leur combat. La deuxième en deux ans puisque, pour rappel, le même tribunal administratif avait annulé en mars 2018 l'arrêté préfectoral autorisant la création de la zone d'aménagement concerté (ZAC) du Triangle de Gonesse.

Énième grand projet inutile

Défenseurs de l'environnement qui bataillent contre la bétonisation et l'artificialisation des sols, mais aussi commerçants, exploitants agricoles céréaliers — syndicalistes CGT ou simples citoyens, les opposants de tout bord à EuropaCity n'ont eu cesse de se mobiliser contre ce qu'ils considèrent comme un énième GPI (grand projet inutile).

La justice pointe « des erreurs manifestes dans le classement en zone à urbaniser »

 

Et cela, en dépit du fait que le projet d'EuropaCity avait été entériné par la commune de Gonesse dans son PLU de septembre 2017. Dura lex, sed lex, c'est dans ce même PLU de 2017 que le tribunal administratif a déniché « des erreurs manifestes dans le classement en zone à urbaniser de 280 hectares de terres agricoles particulièrement fertiles », alors que « les bénéfices économiques escomptés ne sont pas établis » et que ce projet est considéré « de nature à affecter considérablement l'environnement local et régional » ont estimé les magistrats dans leur jugement du 12 mars qui annule de facto la programmation de l'urbanisation de ces terres par la commune de Gonesse.

Ce nouveau coup d'arrêt au lancement des travaux d'EuropaCity sera-t-il pour autant fatal à la réalisation d'un mégaprojet capitalistique voulu et porté par la cinquième fortune de France, les Mulliez-Auchan, qui figurent au cinquième rang du classement annuel de Challenges avec un capital de 38 milliards d'euros ? Rien n'est acquis à ce stade.

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La bataille juridique va se poursuivre

Certes, le marteau de la justice vient de frapper pour la deuxième fois en faveur des opposants à Europacity. Mais la bataille judiciaire est loin d'être terminée. Des recours en appel de l'annulation de la ZAC ont été engagés par L'État via le GPA (Grand Paris Aménagement), l'établissement public qui pilote l'urbanisation du secteur du Triangle de Gonesse. Même combat en appel du côté de la commune de Gonesse qui entend bien présenter un nouveau PLU corrigé. Une affaire pas mince, qui nécessitera au moins 24 mois de travaux. Autant de temps supplémentaire pour les opposants de la première heure, le collectif « Europadutout » et autres environnementalistes de poursuivre leur combat et d'y rallier de nouveaux soutiens, au nom de la lutte pour l'environnement, de l'urgence climatique et pour exiger du gouvernement des politiques « green again ».

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