Au musée d'histoire vivante de Montreuil, la mémoire ouvrière à l’honneur
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À l'intérieur ambiance également révolutionnaire, avec en dominante le rouge. Il est omniprésent, du tableau d'Alexandre Rodtchenko « Pur Rouge » (1921), présenté par le critique Nikolaï Taraboukine comme le « dernier tableau », jusqu'à la librairie par laquelle le visiteur terminera immanquablement son parcours, judicieusement repeinte en rouge vif pour la circonstance. Entre les deux, il naviguera dans les nouvelles formes que prend l'art au pays des Soviets, de la révolution d'Octobre qui fait naître l'espoir d'une société nouvelle, jusqu'à la mort de Staline, en 1953.
Les avant-gardes ouvrent la visite. Pas toutes : n'ont été retenus que les artistes engagés avec la révolution, dans la recherche d'un art productif. Ils s'en donnent à cœur joie et participent librement à la construction d'un nouveau mode de vie. Théâtre, objets du quotidien, design d'intérieur, architecture — toutes les disciplines sont emportées par un flot bouillonnant de créativité et d'enthousiasme postrévolutionnaire…
Comme ce théâtre à la scène centrale, d'où les acteurs peuvent débattre avec les spectateurs. Des affiches à l'uppercut graphique de Lissitzky ou Rodtchenko aux objets constructivistes signés Stepanova ou Tatline : on est saisi par l'esthétisme et l'audace des artistes qui s'épanouissent dans la forme, le contenu et la couleur. Et ce jusque dans le carcan du « réalisme socialiste », instauré en 1934 par Andreï Jdanov, membre influent du Politburo.
C'est désormais le seul chemin possible pour les artistes qui ont vu leurs groupes artistiques dissouts au profit des unions professionnelles. Tout au moins pour ceux qui veulent bien se soumettre aux diktats du réalisme socialiste. L'art se doit d'exalter les vertus du peuple en lutte et à « représenter la réalité dans son développement révolutionnaire ».
Désormais, tout est beau dans l'URSS en construction : des projets grandioses des architectes pour faire de Moscou une capitale à la hauteur d'un monde rêvé. Aux baigneurs en pleine santé qui répondent à la fameuse locution latine « un esprit sain dans un corps sain ». Le sport, récurrent dans les photographies de Rodtchenko ou les peintures de Deïneka qui peint une baigneuse nue et en excellente santé, exaltent ainsi le dépassement de soi et le triomphe de l'homme sur la matière.
Au passage, le visiteur prendra aussi le temps de s'arrêter devant les très amusants documentaires qui ponctuent le cheminement et parlent « d'avenir radieux ». Le tout donne le parcours le plus complet actuellement présenté dans tous les arts des Soviets, de la porcelaine au cinéma en passant par les arts graphiques, les arts imprimés, le mobilier, l'architecture, etc. C'est plein de découvertes et passionnant.
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