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Dépenses de santé

Malgré la crise sanitaire, la consommation de soins s'est tassée historiquement en 2020

15 septembre 2021 | Mise à jour le 15 septembre 2021
Par et
Ce n’est pas forcément une très bonne nouvelle d’un point de vue sanitaire: les dépenses de santé ont atteint 209,2 milliards d’euros l’an dernier, en hausse de 0,4%, soit « la plus faible progression jamais observée », à cause des effets très contrastés du Covid, selon un rapport de la Drees publié le 15 septembre.

Du jamais-vu. En tout cas pas « depuis 1950, première année disponible des comptes de la santé » , souligne le service statistique des ministères sociaux.

Malgré les milliards déversés pour endiguer l’épidémie, la France a dépensé à peine plus pour se soigner l’an dernier qu’en 2019. Un paradoxe lié au coup d’arrêt brutal du premier confinement, au printemps 2020.

La « consommation de soins » a diminué en conséquence chez les dentistes (-8,9%), les médecins (-5%), mais aussi pour les transports sanitaires (-9,4%) et les auxiliaires médicaux (-11,9%), à l’exception notable des infirmières (+7,2%) « peu affectées par les mesures de restrictions sanitaires ».

A l’inverse, la baisse d’activité des hôpitaux n’a pas empêché une « accélération » des dépenses dans ce secteur (+3,7%), portée par les « surcoûts » dus au Covid et surtout par les primes, heures supplémentaires et hausses de salaires dans les établissements publics.

Les laboratoires d’analyses biologiques ont eux vu leurs dépenses bondir (+37,4%) en raison du dépistage massif par tests PCR mis en oeuvre à partir de l’été 2020.

Ces coûts imprévus ont été entièrement pris en charge par la Sécurité sociale, qui a financé 79,8% des dépenses de santé l’an dernier, soit presque 2 points de plus qu’en 2019.

Les complémentaires santé ont au contraire moins déboursé en raison de l’atrophie générale des « soins de ville », et leur part a reculé d’un point, à 12,3%.

Faut-il se réjouir ou s’inquiéter de cette faible progression des dépenses de santé ou au contraire s’en inquiéter? La question est légitime car depuis le premier confinement les acteurs de la santé craignent un choc en retour en raison des soins, des prises en charge et des diagnostics non effectués ou reportés qui diminuent les chances des patients. Déjà lors du premier déconfinement on évoquait par exemple le risque d’une deuxième vague psychiatrique.