24 avril 2019 | Mise à jour le 24 avril 2019
Des salariés de Castorama se sont invités mercredi à Templemars (Nord) à la première réunion du plan social pour protester contre la fermeture d'une dizaine de magasins de bricolage et la suppression de près de 800 postes, selon des sources concordantes.
À l'appel de ces syndicats, une quarantaine de salariés s'étaient rassemblés devant le siège de Castorama, qui appartient au groupe britannique Kingfisher, où devait avoir lieu la réunion du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).
« Des salariés se sont invités en début de réunion pour exprimer leur ressenti, leur détresse. La direction a quitté la salle », a indiqué le délégué FO de Castorama. « Nous avons rendez-vous le 21 mai ».
Jugeant leur rentabilité insuffisante, Kingfisher a annoncé fin mars la fermeture de plusieurs magasins en Europe. Dans le détail, 9 Castorama et 2 Brico Dépôt vont baisser le rideau en France entre octobre 2019 et novembre 2020. Ces fermetures concernent 789 salariés.
Des millions d'euros dilapidés plutôt qu’investis
Selon les syndicats, les magasins Castorama concernés se situent à Lille, Paris et la région parisienne (Seine-et-Marne, Val-d'Oise, Essonne), ainsi qu'à Darnétal (Seine-Maritime) et Angers (Maine-et-Loire).
« La direction a une vision uniquement financière, qui conduit au malheur des gens ». « Ils ont préféré dilapider 400 millions d'euros en rachat d'actions plutôt que d'investir. » indiquent des responsables syndicaux. « On ne comprend pas pourquoi ils vont sacrifier 800 personnes alors que la direction dit qu'il y a un frémissement depuis le début de l'année », a ajouté Grégory Cipriano, délégué CGT.
Un premier PSE déjà en juin 2018
Un premier PSE avait été validé en juin 2018. Un accord majoritaire syndicats-direction avait été signé à Castorama et Brico Dépôt, entérinant la suppression de 409 postes en France dans le cadre d'une délocalisation de services de comptabilité en Pologne. Tous les salariés devaient se voir proposer une offre de mobilité interne.
« J'étais gestionnaire administrative, j'ai pu retrouver un poste d'assistante commerciale en février dans le même magasin en région parisienne, j'ai eu de la chance, entre guillemets », a raconté à l'AFP, Odette, 51 ans. « Sauf que depuis, on nous a annoncé que le magasin allait fermer, comme celui où travaille mon mari. C'est beaucoup de colère et de déception ». Au total, le groupe britannique possède 224 magasins pour plus de 18 000 salariés en France.