Casse de l’emploi : une situation alarmante
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Une journée qui démarre fort pour les fondeurs de Caudan (Morbihan), rassemblés devant le siège social historique de Renault à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Partis de Bretagne le matin même, ces derniers exigent des comptes auprès de Renault. Principal client de la Fonderie de Bretagne (FDB), le constructeur automobile français, qui en représente 95 % du chiffre d'affaires, a refusé l'été dernier de s'engager sur un volume de commandes pour les années à venir. Refus qui aurait mis à mal les discussions entamées pour une reprise de l'entreprise en difficulté par un autre fonds d'investissement, Private Assets. La Fonderie de Bretagne a été placée le 23 janvier en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Rennes. Lequel a fixé au 23 juillet 2025 la fin de la période d'observation.
Si l'entreprise venait à fermer, plus de 350 emplois seraient supprimés. Un sort inacceptable pour les salariés de la fonderie. « Encore en décembre dernier, on nous installait des nouveaux outillages. Plus 150 millions d'euros ont été investis dans des machines neuves. Le désengagement de Renault est incompréhensible ! », lance Laurent, conducteur de ligne. C'est en 2009 que le constructeur automobile acquiert la fonderie, qui, à l'époque, réalisait 40 % de ses ventes avec ce dernier. « Quand Renault nous a rachetés, on nous a rassurés sur des volumes de commandes réguliers. Le service commercial a par la suite été dissous en 2013. Nous nous sommes retrouvés pieds et mains liés avec Renault », explique Éric, technicien au bureau d'étude et délégué CGT. En 2022, la fonderie est revendue par Renault pour un euro symbolique au fonds d’investissement allemand Callista Private Equity. Dès lors, le service commercial de FDB est rétabli. Fabriquant jusque-là des pièces de châssis et des pots d'échappement uniquement pour Renault, la fonderie commence à travailler pour John Deere, concessionnaire de tracteur, ou encore Vossloh Cogifer, entreprise spécialisée dans l'aiguillage ferroviaire. « Le désengagement de Renault tombe mal pour ces nouveaux clients et met davantage l'entreprise en difficulté dans sa stratégie de diversification », poursuit Éric.
« Renault doit revenir sur sa décision. Le message est clair : on veut la sauvegarde de tous les emplois. Beaucoup d'entre nous sommes des fondeurs de la troisième génération, et nous ferons tout pour qu'il y en ait d'autres », prévient Maël Le Goff, secrétaire général CGT de la Fonderie de Bretagne. Stéphane Flégeau secrétaire adjoint de la Fédération CGT de la métallurgie, abonde : « La fonderie représente jusqu'à 70 % de l'activité de certains de ses fournisseurs. Sa fermeture aura des conséquences sociales et économiques graves ! »
La journée se poursuit devant le Palais-Bourbon, où le directeur général de Renault, Luca de Meo, est auditionné aux affaires économiques. Les salariés des FDB sont accueillis par plusieurs politiques comme les député.e.s Aurélie Trouvé (LFI), François Ruffin (ex-LFI) et d'autres députés de gauche. La secrétaire générale de la CGT est également présente sur les lieux. « La Fonderie de Bretagne est aujourd'hui le triste symbole de l'indécence et de l'irresponsabilité des grands groupes, mais aussi le symbole de la démission de l'État face aux grands donneurs d'ordres et aux grandes puissances de l'argent », assène Sophie Binet. Lors de son audition, Luca de Meo campe sur ses positions, exprimant son souhait de voir la fonderie fermer, mais proposant un emploi pour chaque salarié. Un discours qui ne passe pas auprès des principaux concernés.
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