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THÉÂTRE

Frankenstein revisité

7 janvier 2016 | Mise à jour le 21 février 2017
Par | Photo(s) : Pierre Grosbois
Frankenstein revisité

Le metteur en scène Laurent Gutmann signe avec « Victor F. » une adaptation du mythe de Frankenstein, tirée de l'œuvre de Mary Shelley, des plus libres, où le rire est roi.

Victor F., version contemporaine du docteur Frankenstein, en jean et sous-pull, assis au milieu de la scène, attend que le public prenne enfin place (il regarde sa montre, un brin impatient), pour lui dresser un vague topo biographique.

Allant chercher quelques tableaux bien kitsch, il nous présente sa Suisse natale – un paysage verdoyant au bord d'un lac qui servira par la suite de fond de scène –, son hamster qui a fini empaillé et son frère William, mort à l'âge de 12 ans. Une disparition qui l'amènera à vouloir créer un être immortel, bravant le biblique « Tu es né poussière, tu retourneras poussière ».

Et de nous raconter qu'il a quitté son pays pour suivre de brillantes études à l'étranger et qu'il est resté enfermé dans son labo pendant sept ans, ne voyant que son voisin et ami, aveugle, Henri. Quand le grand jour arrive et qu'il est enfin prêt à engendrer la créature, voilà que débarque de Suisse sa fiancée Élisabeth qui tente de l'en dissuader. Il est temps qu'il revienne au bercail, alors que ça fait des plombes qu'elle l'attend et puis, que vont-ils faire de la chose ?

Le burlesque est planté, l'histoire peut continuer. Victor passe à l'acte et, en découvrant son monstre, se taille dare-dare vers la Suisse. La créature n'est pas composée de bouts de cadavres comme dans le film d'horreur de James Whale de 1931 mais est affublée d'une grosse tête au sourire figé. Comme dans le récit initial, le monstre va poursuivre son créateur et faire des dégâts.

Les grandes questions que soulève l'histoire de Frankenstein, inventée par Mary Shelley au début du XIXe siècle sont belles et bien présentes, car toujours d'actualité : la manipulation du vivant, le rejet de l'étrange, l'esquive des responsabilités…

Mais elles sont traitées ici par le biais de l'humour. La scène finale, où Victor F. (incarné avec brio par Éric Petitjean) comparait devant un tribunal pour le meurtre de son meilleur ami et de sa compagne, perpétré par sa créature, est assez hilarante, quand il lâche, effondré : « J'ai fait une connerie… ». En attendant, malgré les rires, les interrogations perdurent sur ceux qui, voulant sauver l'humanité, la mènent à sa perte…

 

Victor F, texte et mise en scène de Laurent Gutmann

 

Jusqu'au 24 janvier au Théâtre de l'Aquarium

La cartoucherie – route du Champ de Manœuvre – Paris 12e.