La sidérurgie souffre, des propositions existent
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En difficulté depuis plusieurs années car jugée « insuffisamment compétitive » par son client et fournisseur unique, Stellantis (fusion de PSA et Fiat-Chrysler), la direction de l'équipementier M.A. France (Magnetto Automotive) avait programmé la fermeture du site d'Aulnay-sous-Bois pour fin juillet. En guise de « remerciement des 280 ouvriers historiques et surtout, afin de s'éviter des négociations fastidieuses avec les syndicats (FO et CGT), un accord « métal-parachute » proposant 45 000 euros à chaque salarié laissé sur le carreau était sur la table. Mauvaise pioche, du moins pour la CGT de M.A. Aulnay, qui a rejeté d'emblée ces « miettes de consolation ». Le souvenir encore cuisant de la fermeture, en 2012, de l'usine voisine, PSA et des 4000 salariés mis sur la paille, a laissé des traces durables. Et instruit les M.A. France sur la stratégie «d'essorage » de la sous-traitance poursuivie de longue date par les donneurs d'ordre de la filière automobile.
C'est d'ailleurs à la direction de Stellantis, qu'ils considèrent comme leur véritable patron, que les grévistes s'adressent depuis le début du conflit, afin qu'il assume sa pleine responsabilité sociale. Toujours en grève depuis mi-avril, les salariés ont mis à l'arrêt total l'usine d'Aulnay en stoppant par effet ricochet l'activité des sites de Poissy (78), Hordain Sevelnord (59) et de Luton (Angleterre). Mais, bien que les pertes quotidiennes s'accumulent pour Stellantis– elles se chiffrent en millions –, le donneur d'ordre s'obstine à refuser la mise en œuvre d'un plan d'accompagnement des futurs licenciés. Leurs exigences sont pourtant largement à la portée du mastodonte de l'automobile : préservation de l'outil de travail ; plan de reclassements ; congés mobilité ; plan de formation et de reconversion ; retraites anticipées pour les 55 ans et plus… En vain. Soutenus par l'ensemble des syndicats de la filière auto, ainsi que par les députés du département (PCF / LFI), porteurs du projet de loi GM&S La Souterraine* de 2017, tous inquiets pour l'avenir de cette Seine-Saint-Denis dévastée par la désindustrialisation et les désengagements successifs de l'Etat, les grévistes ont alors interpellé le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. Lequel, lors d'une interview, le 2 mai, s'est fendu de cette benoîte injonction : « les donneurs d'ordre devaient faire attention à leurs sous-traitants ». Ce même jour, les salariés qui se relayaient sur le piquet de grève ont découvert que des files indiennes de camions affluaient aux aurores sur le site d'Aulnay pour y prélever des pièces et outils à transférer vers la Turquie…
Le ministre de l'industrie contraint de rappeler Stellantis à sa responsabilité sociale
Pris de court par la demande de mise en liquidation judiciaire présentée le 6 mai par la direction de M.A. France, alors que les salariés espéraient l'étape préalable d'un redressement, le ministre de l'Industrie, Roland Lescure, a demandé explicitement à Stellantis « d'ouvrir la porte { des négociations, ndlr } sur la question de l'emploi » et rappelé au donneur d'ordre « sa responsabilité sociale et son devoir d'accompagnement des salariés ». Une « audace » ministérielle qui doit sans doute beaucoup plus à une ironie de calendrier qu'à une réelle empathie envers les « essorés de la sous-traitance »: ce lundi 6 mai, les ministres de l'économie, de l'industrie et du travail rencontraient les décideurs et représentants de la filière automobile pour phosphorer autour du marché du « tout électrique », du « patriotisme industriel » et du « rayonnement mondial de la France ».
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