
"Les Palestiniens restent forts malgré cette apocalypse"
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Des infirmières palestiniennes aident une collègue blessée par des tirs israéliens à la frontière entre la Palestine et Israël, à l'est de Khan Younès à Gaza, le 15 mai 2018, jour anniversaire de la proclamation de l’État d’Israël, la Nakba (jour de la catastrophe) pour les palestiniens.
Au moins 52 Palestiniens assassinés, dont huit enfants, plus de 2 700 autres blessés. C'est par ce massacre, le plus important depuis son offensive meurtrière contre la population de Gaza en 2014, qu'Israël a choisi de répondre à la nouvelle marche pacifique de civils palestiniens désarmés à la frontière du minuscule territoire de Gaza, le 14 mai. Plusieurs bataillons et des centaines de snipers étaient mobilisés et ont ainsi de nouveau tiré sur ces civils, comme du gibier sur un terrain de chasse.
À Gaza, territoire à la densité démographique la plus élevée au monde, les deux tiers de la population sont constitués de réfugiés de l'expulsion forcée de 1947-1948 et de leurs descendants. Depuis plus de quinze ans, la population subit un blocus qui s'est intensifié, en 2008, par un siège insupportable. En dépit des destructions massives liées aux dernières offensives militaires israéliennes, quasiment plus rien ne passe : ni matériaux de reconstruction, ni mêmes cartables, crayons, médicaments en nombre suffisant, que Tel-Aviv juge dangereux pour… sa sécurité. L'accès à l'électricité, aléatoire, ne dépasse pas quatre heures par jour. L'essentiel des nappes d'eau est pollué. Israël contrôle encore le ciel, les frontières terrestres, l'accès à la mer au point d'assassiner les pêcheurs qui se risquent à aller « trop loin » pour les bombardiers israéliens.
Depuis mars, ce sont les organisations de la société civile qui ont décidé de ces marches non violentes. Parmi les drapeaux palestiniens, on a pu voir flotter les portraits de Gandhi et de Nelson Mandela.
Avant de sombrer dans le coma, l'ancien premier ministre israélien Ariel Sharon avait annoncé qu'il s'agirait désormais d'« achever ce qui ne l'a (vait) été en 1948 ». De quoi s'agit-il ? D'intensifier le processus de la Nakba (catastrophe, en arabe), entamé dès 1947. Quelque 800 000 Palestiniens ont été chassés de force de leurs terres et de leur pays selon un plan précis, soit par des massacres, soit par l'écho propagé de ceux-ci, soit par la menace des armes. Une entreprise systématique de confiscation des terres s'organise. Et ce, dans une logique de séparation ethnicoreligieuse, au point d'empêcher par les armes leur retour, toujours en violation du droit international.
Aujourd'hui, avec le soutien affiché de Donald Trump, les dirigeants israéliens accélèrent un processus de colonisation, d'annexion des zones les plus fertiles et les plus aquifères par un réseau de murs qui enclavent les zones d'habitation palestiniennes, ainsi que de répression massive de toute forme de résistance, même non violente. Des centaines d'enfants croupissent dans les geôles israéliennes, utilisés comme moyens de pression sur les familles.
Au jour du 70e anniversaire de la création d'Israël, Donald Trump a donc fait déménager l'ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem. Une provocation vécue comme telle par les Palestiniens et un feu vert supplémentaire à la politique colonisatrice des dirigeants israéliens. Il s'agit bien d'une violation du droit international, Jérusalem, annexée illégalement par Israël ainsi que les villages palestiniens voisins inclus dans le « grand Jérusalem », étant en réalité « corpus separatum » selon le partage onusien de la Palestine de 1947, et une ville appelée à devenir la capitale de deux États, Israël et Palestine, dont l'un ne voit toujours pas concrètement le jour.
Dans leur grande majorité, les États ont condamné à l'ONU ce transfert illégal de l'ambassade américaine. De toutes parts se multiplient les condamnations du massacre par les organisations des sociétés civiles. À Tel-Aviv, plusieurs centaines de militants anticolonialistes israéliens se sont rassemblés pour dire non aux massacres et aux crimes de guerre. Certains pays, tels que la Belgique, ont réclamé une enquête indépendante. Pas la France où l'exécutif, qui a condamné « les violences des forces armées israéliennes », se contente pourtant d'appeler les parties « à la retenue » (sic !) et à en appeler à une solution de paix pour laquelle il ne fait rien. En revanche, aucune sanction n'est envisagée, et le commerce avec Israël se poursuit et même s'intensifie. Dont le commerce militaro-sécuritaire. Pour redorer le blason des dirigeants israéliens, une saison culturelle franco-israélienne est même envisagée cette année. L'impunité, pourtant, est ce qui permet aux dirigeants israéliens de poursuivre sans entraves leur politique meurtrière.
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