Grands noms et petites mains de l'immigration
Et si le « chic parisien » était avant tout un melting pot ?
Que seraient en effet la mode et la haute couture sans les quelque deux cents créateurs venus de l'étranger et qui ont dû, comme la plupart des autres immigrés, suivre un chemin parfois plus semé d'embûches que de paillettes
Cette belle exposition, conçue avec le Palais Galliera, met ainsi un très élégant coup de pied dans une fourmilière où grouillent la xénophobie et autres idées d'étrangers venus « manger le pain des Français ».
Car l'industrie de la mode et du luxe à laquelle ils ont contribué, ce sont aujourd’hui cinq mille PME-PMI et TPE françaises, soit environ cent mille emplois dont assez peu sont délocalisés.
Ici s’exposent les créations du « maître » Azzedine Alaïa, le plus « couturier » des créateurs, mais aussi Elsa Schiaparelli, Issey Miyake, Cristobal Balenciaga, sans oublier Paco Rabanne, Worth, Molyneux, Popi Moreni ou Yamamoto…
Autant de grands noms qui ne doivent pas faire oublier les anonymes « petites mains » des ateliers de broderie russes des années 1920 ou, plus récemment, les mailleuses et chausseurs arméniens.
Chacun à son niveau apportant dans ses bagages des savoir-faire techniques, des recherches en innovation textile, et bien sûr,des influences culturelles qui ont participé à faire de Paris l'une des capitales mondiales de la mode.
Fashionmix, mode d'ici, créateurs d'ailleurs. Jusqu'au 31 mai. Musée de l'histoire de l'immigration. Site de l’exposition
Extrait de « Brodeuses »