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États-Unis

Grève au sein de la branche américaine du groupe français de transports Transdev

30 octobre 2019 | Mise à jour le 30 octobre 2019
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Grève au sein de la branche américaine du groupe français de transports Transdev

Services perturbés, voire annulés… Les salariés de Transdev North America, à Washington et en Virginie, sont en grève. Ils protestent contre les conditions de travail devenues insupportables au sein du groupe de transport français, arrivé sur ce marché il y a un an.

Déjà fortement décriées en France, les méthodes d'organisation du travail de Transdev (opérateur de mobilités) ne semblent pas plus recueillir l'aval des employés nord-américains du groupe.

En France, déjà, les conditions de travail imposées aux salariés de ses filiales de transports publics interurbains dans les grandes agglomérations sont à l'origine de mouvements sociaux réguliers, comme à Rouen, Caen ou Nancy.

Des conditions de travail inacceptables

Alors que le contrat entre sa branche états-unienne  – Transdev North America – et les autorités responsables du transport public du Washington Metropolitan (WMATA) doit être renouvelé, les salariés du dépôt local se sont mis en grève depuis le 24 octobre dernier pour dénoncer l’impasse dans laquelle se trouve les négociations sur leur convention collective. Lesquelles s'éternisent depuis maintenant plusieurs mois. Ils entendent également dénoncer des conditions de travail qu’ils qualifient d'« extrêmes ».

C'est que, depuis que le WMATA a décidé à l'automne 2018 de privatiser une partie de ses lignes de bus au profit de Transdev, propriété de la Caisse des dépôts et consignations française (à 66 %) et de Rethmann  – spécialiste allemand des déchets – (à 34 %), la vie des employés a bien changé.

« Trop, c'est trop ! »

Horaires à rallonge, salaires amputés de près de la moitié par rapport à ceux de leurs collègues d'autres compagnies opérant sur les mêmes trajets, cotisations sociales qui s'envolent, matériel mal entretenu – parfois à la limite de la dangerosité pour ce qui est de la sécurité des passagers –, peu ou pas de repos entre les services (obligeant les chauffeurs à conduire avec des couches pour adultes en raison du manque de toilettes)…

« Trop, c'est trop ! » dénoncent les salariés et le syndicat local Amalgamated Transit Union (ATU, le plus important syndicat de la branche aux États-Unis et au Canada).

Grève : une première depuis quarante-et-un ans

À Washington, comme en Virginie, les salariés des transports et leur syndicat parlent d'un « ras-le-bol » général. Ils accusent une privatisation dont le seul résultat pour l'instant est d'avoir poussé le personnel à la grève, une première depuis quarante-et-un ans.

Les gens en ont marre d'être utilisés comme des pions pour des politiques d'austérité qui ne font que réduire le prix du travail pour permettre à Transdev de se faire plus de profits sur le dos des salariés. John A. Costa, président de l'ATU

« Les gens en ont marre d'être utilisés comme des pions pour des politiques d'austérité qui ne font que réduire le prix du travail afin de permettre à Transdev de se faire plus de profits sur le dos des salariés », explique le président de l'ATU.

Le porte-parole du syndicat constatant quant à lui que « Transdev n'est que l'un des nombreux exemples de privatisation ratée dans la région ».

Larmes de crocodiles versus avenir des transports publics

Reste que le conflit risque bien de durer. Lundi 28 octobre, la direction locale de Transdev décidait en effet de rompre les discussions, s’estimant officiellement « déçue par des négociations qui ne sont ni significatives ni productives ».

Des larmes de crocodiles, selon les salariés, qui rappellent les millions de dollars rapportés au gré des récents contrats signés par Transdev North America avec des villes comme New Orleans, Fairfax, Boston, ou encore dans le comté de New York.

Ajoutant que, au delà de leurs revendications, ils se battent aussi pour « l'avenir des transports publics ».

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