
Les AED et AESH ne veulent plus être les parents pauvres de l'école
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Malgré l'annonce la semaine dernière d'un renforcement du protocole sanitaire dans les lycées pour enrayer la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19, nombre d'enseignants étaient en grève, le 10 novembre, pour exiger de nouvelles mesures visant à réduire le brassage des élèves à l'école et au collège.
Ce mouvement lancé à l'appel d'une intersyndicale (FSU, Fnec-FP-FO, CGT Éduc’action, Snalc, SUD et SNCL-FAEN) a été suivi par 20 % des personnels dans le primaire selon Guislaine David, la secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, alors que le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, dénombrait « environ 45 % de grévistes au collège ». Des chiffres largement minimisés par le ministère de l'Éducation.
Dès la semaine prochaine, le ministère de la Santé devrait mettre à disposition des établissements scolaires un million de tests antigéniques à destination des personnels. La semaine dernière ont également été annoncées de nouvelles mesures pour limiter les risques de contamination dans les lycées, en autorisant davantage de cours à distance, à condition de conserver au moins 50 % d'enseignement en « présentiel » pour chaque élève.
Mais alors pourquoi pas dans les collèges ? C'est là, où les tensions sont les plus fortes, car « les classes sont surchargées, les couloirs sont bondés, les cantines sont encombrées, comme en lycée. Il est incompréhensible que le collège ne bénéficie pas de mesures de protection (sanitaire) renforcées » fustige le Snes-FSU. « Si on ne fait rien, on va devoir fermer les établissements d'ici quelques semaines », regrette la secrétaire générale Frédérique Rolet.
Charles Martin, professeur, remplaçant en lycée à Mourenx et Orthez et responsable CGT Educ’action pour les Pyrénées-Atlantiques, a manifesté devant les services du rectorat à Pau avec une soixantaine d'autres professeurs. « Nous demandons un dédoublement des classes à l'intérieur même des établissements, en présentiel, mais avec un recrutement massif de personnel pour permettre cet encadrement. C'est indispensable », explique-t-il, réclamant aussi que ces mesures soient « étendues au collège, car rien n'est fait à ce niveau ».
Dans le Rhône, la secrétaire départementale du Snes-FSU, Nadège Pagliaroli, évoque « une forte mobilisation » dans certains établissements de Lyon et de Vénissieux. « Depuis la rentrée de novembre, le protocole est soi-disant renforcé, mais chaque dispositif est mis en place “ dans la mesure du possible ” et comme les établissements n'ont ni les moyens ni les locaux, très souvent… ce n'est pas possible », a-t-elle expliqué. Des banderoles avec des inscriptions telles que « Pas de moyens = le Covid gagne du terrain » ou « Éducation nationale épuisée » donnaient le ton des mobilisations.
Dans le primaire aussi, les inquiétudes demeurent. « L'objectif (du gouvernement) est que les écoles restent ouvertes jusqu'en juin. Mais sans moyens supplémentaires, comment assurer le non-brassage, la distanciation, la réduction des effectifs ? », s'interroge Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU. « C'est une grève en forme d'avertissement ; il va falloir que le ministère y réponde, car la question des remplacements va devenir de plus en plus problématique dans les semaines qui viennent ; la profession risque de craquer », a-t-elle conclu.
Tous les acteurs appellent à se mettre autour de la table avec le ministère pour trouver des solutions d'accueil des élèves telles que des gymnases afin de mettre en place des demi-groupes, qui permettraient « de tenir sur la longueur ». Une position que partage la FCPE (association de parents d'élèves). « On sait notamment à Paris que la mairie a dressé une liste de lieux disponibles pour accueillir des enfants et donc désengorger les classes, alors qu'attendons-nous ? », s'interroge Rodrigo Arenas, son co-président.
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