À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
TRANSPORTS

Grève massive des routiers partout en France

19 janvier 2015 | Mise à jour le 4 avril 2017
Par | Photo(s) : K.Tribouillard / AFP
Grève massive des routiers partout en France

Action coup de poing des routiers de France, en grève depuis dimanche soir pour des augmentations de salaire. Hier, de nombreux sites industriels étaient bloqués partout en France, provoquant près de 800 kilomètres de bouchon sur les routes et une grosse pression pour leurs patrons en pleines Négociation Annuelles Obligatoires.

« C’est impressionnant. Il y a tellement de camions qu’on sait plus où les mettre! » Jean-Marc Lambert, secrétaire de la CGT des transports de Basse-Normandie, n’en croit pas ses yeux. Situé à la sortie de la rocade de Caen, le centre routier de Mondeville, un parking où les conducteurs ont l’habitude de dormir, est saturé de camions ce lundi midi. Et ça déborde sur la route.

Comme ses camarades de  lutte, Jean-Marc n’a pas beaucoup dormi. La grève a démarré la veille, vers 21h, avec une opération escargot dans les deux sens de la rocade, le petit péripherique de l’agglomération caennaise. 140 militants de la CGT, de FO, la CFTC et la CFE-CGC y ont pris part. Comme les routiers n’ont pas le droit d’utiliser leurs outils de travail pour faire grève, c’est avec leurs voitures personnelles qu’ils ont tout doucement bloqué le trafic. Un tour de rocade plus tard, ils se sont arrêtés au parking de Mondeville, tard dans la nuit. Le restaurant routier est devenu malgré lui, le Q.G. de la grève. Au total, près de 400 camions étaient bloqués à la mi-journée selon la préfecture, des camions coincés par le barrage filtrant des grévistes. « 10% de grévistes et 80% de camions bloqués «  assure Jean-Marc Lambert.

Hier, Caen fut un point chaud de la carte de Bison Futé. Mais il y eut également de nombreuses zones industrielles, entrepôts de stockage et plateforme d’achats de grossistes bloqués ailleurs: Nantes, Gennevilliers, Bordeaux, Lyon, Rennes, Châlons-en-Champagne, Tours, Lille, Marseille…

La CGT, FO, la CFTC et la CFE-CGC ont appelé collectivement les professionnels de la logistique, du transport de marchandises et de voyageurs à faire grève pour peser sur les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) qui ont lieu cette semaine dans leurs branches. « On sort de deux années sans augmentation de salaires. Comme nous ne sommes pas soumis au code du travail, on a 6 des 7 coefficients (échelons) en dessous du SMIC et on peut travailler jusqu’à 56 heures par semaine. Les employeurs éclatent les longs trajets en petits trajets pour ne pas avoir à payer les hauts coefficients. On flexibilise de plus en plus le travail. Et les gars sont de plus en plus « fliqués ». Maintenant, le camion est géolocalisé et les téléphones sonnent tout le temps «  explique Jérôme Vérité, secrétaire général de la fédération CGT des transports.

L’intersyndicale réclame une augmentation de 5% sur tous les salaires, la mise en place d’un 13ème mois et la prise en charge de la mutuelle à 100% par l'employeur. De leur côté, les patrons (FNTR, TLF et OTRE) assurent ne pouvoir se permettre que 1 à 2% d’augmentation maximum. « Il y a eut la récente baisse du prix du pétrole, le pacte de responsabilité, le CICE… La compagnie Norbert Dentressangle a réalisé 70 millions d’euros de bénéfices en 2013. La conjoncture est très favorable aux grosses entreprises de transport » répond Jérôme Vérité.

Hier se tenaient les négociations avec la branche logistique qui concerne les salariés sédentaires des entrepôts de stockage. Aujourd’hui, c’est au tour du transport de marchandises. Le transport de voyageurs par car est quant à lui prévu jeudi. Plusieurs barrages ont été levés hier soir mais beaucoup de sites restent bloqués.

A suivre…