18 novembre 2014 | Mise à jour le 18 avril 2017
Le cinéma de Cédric Khan est délibérément en prise avec la vie réelle. Une vie sauvage s'empare de l'un des faits divers les plus poignants de ces dernières années : la cavale d'un père et de ses fils, soustraits à la garde de leur mère pendant onze ans.
Le cinéma de Cédric Khan est délibérément en prise avec la vie réelle. reize ans après « Roberto Succo », saisissante évocation du destin du tueur en série italien et quatre ans après « Une vie meilleure », l'histoire d'un couple qui abandonne son modèle de réussite sociale, Cédric Kahn s'empare de l'un des faits divers les plus poignants de ces dernières années : la cavale d'un père et ses fils, soustraits à la garde de leur mère pendant onze ans.
Librement adapté du livre « Hors système, onze ans sous l'étoile de la liberté », écrit par Okwari, Shahi'Yena et Xavier Fortin, avec Laurence Vidal (Jean-Claude Lattès), Vie sauvage, le récit de l'affaire Fortin ou celui d'une incroyable cavale.
Sorte de road-movie des temps modernes, le scénario porte autant l'exaltation d'une vie hors système en harmonie avec la nature que vivent les deux enfants, que la violence et la douleur insondables d'un arrachement irrémédiable à leur mère.
Le film se découpe d'ailleurs en deux parties : celle de l'enfance où la vie quotidienne est une aventure sans cesse renouvelée et adorée à l'image de la figure paternelle et celle de l'entrée dans l'âge adulte durant laquelle une prise de distance s'instaure au regard de ce mode de vie marginal
Entre les deux, l'ellipse scénaristique centrale renforce le propos et les jeux de Matthieu Kassovitz et de Céline Sallette confirment sa complexité. Entre réel et romanesque, voilà le portrait d'un monde communautaire traditionnellement hors champs du cinéma français.
Vie sauvage, réalisé par Cédric Khan, 1 h 46.