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Le 18 juillet 1843, Victor Hugo part pour son traditionnel voyage d'été qui doit le mener dans les Pyrénées, pour prendre les eaux à Cauterets pour soulager ses rhumatismes. Carnet et gourde en main, il décide d'écrire un journal de voyage. Le texte, Pyrénées ou le voyage de l'été 1843, peu connu, est adapté pour la première fois au théâtre par Sylvie Blotnikas, qui en signe également la mise en scène.
Durant un peu plus d'une heure, nous savourons le talent de l'écrivain, tant dans les descriptions des paysages, de ses impressions, sans oublier ses conditions de voyage plutôt cocasses. Ses souvenirs des villes traversées durant 600 kilomètres effectués en 36 heures dans la malle-poste ? Des images forcément fugaces, comme celle d'Orléans qui se limite à « une chandelle sur une table ronde dans une salle basse où une fille pâle vous sert un bouillon maigre ». Quant à son voyage de Bordeaux à Bayonne dans la diligence Dotézac, il en garde une impression cuisante : « Je n'avais de ma vie rencontré une banquette rembourrée avec cette férocité. »
Seul en scène, Julien Rochefort incarne Victor Hugo nous contant son périple. Pas facile pour le comédien de jouer un texte, écrit pour être lu et non joué et même si parfois on décroche un peu, il relève plutôt bien le défi. Il faut dire que la plume d'Hugo est succulente et souvent drôle. Ainsi, alors qu'il se retrouve à Bayonne, ses souvenirs de petit garçon ressurgissent. Et de nous raconter qu'il y séjourna un mois avec ses deux frères et que sa mère avait loué une loge au théâtre pour la durée du séjour, où étaient jouées tous les soirs Les Ruines de Babylone. Au bout du cinquième jour, les enfants déclarent forfait…
De Bayonne, Hugo va faire une escapade à Biarritz et nous décrit avec brio les baigneuses : « Les filles du village et les jolies grisettes de Bayonne se baignent avec des chemises souvent fort trouées, sans trop se soucier de ce que les trous montrent et de ce que les chemises cachent. » Il redoute alors que ce « lieu admirable » devienne à la mode : « la pruderie remplacera la libre et innocente familiarité de ces jeunes femmes qui jouent avec la mer ».
La balade continue et ses impressions nous enchantent jusqu'au jour, où arrivé à Rochefort, Victor Hugo apprend par la presse la mort de sa fille Léopoldine, qui s'est noyée avec son mari dans la Seine. Fin du voyage. Son récit, Pyrénées ou le voyage de l'été 1843, ne sera publié qu'en 1890, cinq après sa mort. Un texte à découvrir !
Pyrénées ou le voyage de l'été 1843, de Victor Hugo, mise en scène de Sylvie Blotnikas.
Jusqu'au 8 octobre, au Lucernaire. 53 rue Notre-Dame-des-Champs -Paris 6e.
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