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RETRAITES

La CGT appelle à la mobilisation le 5 juin

28 mai 2025 | Mise à jour le 29 mai 2025
Par | Photo(s) : AFP / JEAN-FRANCOIS MONIER
La CGT appelle à la mobilisation le 5 juin

Le mouvement social contre la réforme des retraites a fait l'objet d'une mobilisation pendant plusieurs mois. Ici, à Rennes en mai 2023.

La CGT appelle à la mobilisation pour les retraites, les emplois et les salaires le 5 juin dans la rue et dans les entreprises. Le même jour, dans le cadre de leur niche parlementaire, les députés communistes soumettront au vote une proposition de résolution visant à abroger la contre-réforme portant l'âge de départ à la retraite à 64 ans.

Et ça continue encore et encore… Loin de lâcher l'affaire sur l'abrogation de la réforme des retraites portant l'âge légal de départ à 64 ans, la CGT appelle à se mobiliser le 5 juin prochain sur ce sujet, mais aussi sur les emplois et les salaires. La date n'a pas été choisie au hasard. Le même jour, à l'Assemblée nationale, le groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR), dans lequel siègent les députés communistes, profitera de sa niche parlementaire pour inscrire à l'ordre du jour une proposition de résolution visant à abroger la réforme, adoptée aux forceps en 2023 à coups de 49-3. Cette initiative intervient six mois après celle de La France insoumise (LFI) qui avait tenté fin novembre de faire adopter une proposition de loi allant dans le même sens.

Le gouvernement au pied du mur

Le vote avait alors été empêché du fait de l'obstruction systématique déployée par le camp gouvernemental, les députés n'ayant que jusqu'à minuit pour examiner le millier d'amendements déposés par les macronistes, le groupe Les Républicains et le Modem. Cette fois, le type de texte porté par la GDR ne peut être ni amendé ni bloqué par l'article 40. « Le 5 juin, nous mettrons le gouvernement au pied du mur en le confrontant au vote majoritaire des députés pour l'abrogation de la loi retraites », écrit la GDR dans un communiqué de presse. « Le gouvernement n'aura plus aucune parade pour échapper à un vote très nettement favorable à l'abrogation. » En outre, la CGT invite les citoyen.nes à interpeller leurs députés pour faire abroger cette loi.  Les opposants veulent croire que le gouvernement tiendra compte du vote à la portée symbolique, alors que la concertation entre organisations syndicales et patronales doit s'achever le 17 juin 2025. Le fameux conclave initié par le Premier ministre François Bayrou le 27 février pour « remettre en chantier  » la réforme honnie de 2023 a fait pschitt. L'U2P (union patronale de l'artisanat, NDLR), FO et la CGT ont, depuis, claqué la porte. Cette dernière prenant acte des propos de François Bayrou qui, après avoir promis des discussions « sans totem ni tabou », rejetait la possibilité de revenir aux 62 ans. Ne restent plus que la CFDT, la CFTC, la CGC-CFE, le Medef et la CPME pour aborder les questions d'âge, de financement, de pénibilité, de la retraite des femmes. On a connu mieux en termes de démocratie sociale. Plus récemment, des voix se sont élevées dans le camp gouvernemental pour défendre la nécessité de travailler plus longtemps dans le cadre d'une économie tournée vers la guerre.

Une majorité de Français opposée à la réforme

Pourtant, selon un sondage réalisé par l'Ifop pour le compte de la CGT, une majorité de Français reste opposée à la réforme. Ainsi, 73 % des salariés sont favorables à l'abrogation de la réforme des retraites ; 61 % des français estiment qu'il faut revenir à 62 ans, dont 68 % des salariés ; 54 % des actifs, et en particulier les femmes (60 %) et les ouvriers (66 %), ne s'imaginent pas travailler jusqu'à 64 ans. Autre résultat intéressant, 68 % souhaitent voir cette question soumise à référendum. Une option que Emmanuel Macron a rejetée lors de son show télévisé le 13 mai dernier, lorsqu'il s'est retrouvé face à la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. Le président a par ailleurs balayé, par pure idéologie, les propositions de financement de la CGT (entre autres une remise à plat des exonérations de cotisations, une égalité de salaires entre femmes et hommes, la hausse de un point des cotisations patronales, la taxation des dividendes). Il s'est contenté de proposer une conférence sociale sur le financement du modèle social. Estimant qu'il faut aller chercher de l'argent en dehors du seul travail, notamment par le biais de la consommation, le président Macron a remis sur la table l'idée d'une « TVA sociale ». Une proposition ardemment défendue par le patronat, à laquelle les syndicats sont opposés, la jugeant inéquitable. En attendant, la contre-réforme sur les retraites produit des effets en cascade délétères. Par exemple, l'âge permettant une indemnisation prolongée de deux ans (supérieure à dix-huit mois) est repoussée de deux ans. Il faut avoir 55 ans et non plus 53 pour en bénéficier.