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La CGT appelle les salariés des Monoprix à se mobiliser lors des « Samedis de la révolte »

5 octobre 2020 | Mise à jour le 6 octobre 2020
Par | Photo(s) : Bapoushoo
La CGT appelle les salariés des Monoprix à se mobiliser lors des « Samedis de la révolte »

Manifestation CGT Monoprix Vaugirard,, Paris sept 2020

Face au refus de la direction de Monoprix-Casino de verser la prime « Covid-19 » à tous ses salariés, les élus CGT Monoprix Île-de-France se sont organisés en collectif. Avec l'opération « Samedis de la révolte », par la mobilisation des salariés et les débats avec les clients, ils entendent peser sur les questions de salaires, de conditions de travail et de « prime Covid », tandis que Jean-Charles Naouri (PDG du groupe Casino, unique actionnaire de Monoprix) a bénéficié d'une prime de 655 000 euros.

Après les « Samedis de la colère » des Carrefours Market des années 2015, voici les « Samedis de la révolte » dans les Monoprix d'Île-de-France. Initiées par un collectif d'une soixantaine d'élus et mandatés de la CGT Monoprix, ces manifestations « flash » consistent à s'inviter en nombre, chaque samedi, dans l'un des magasins de l'enseigne pour y défiler avec drapeaux et mégaphones en distribuant des tracts revendicatifs aux salariés comme aux clients.

Relancées juste après le déconfinement, ces mobilisations du samedi ont permis d'aller à la rencontre des salariés et de nourrir un cahier revendicatif porté par le collectif auprès de la direction de Monoprix.

Mais c'est aussi l'occasion de s'adresser aux clients de l'enseigne pour les sensibiliser aux conditions de travail des employés de leur Monoprix de quartier : « La réception est plutôt bonne, surtout quand les clients découvrent nos salaires, au point que, souvent, ils nous demandent de lancer une pétition », assure Alain Sylvère-Tsamas, animateur du collectif CGT Monoprix.

Une prime Covid-19 pour tous

Les derniers « Samedis de la révolte » de septembre, rue de Vaugirard à Paris, à Puteaux, Montparnasse, Boulogne-Billancourt… ont insisté sur l'une des revendications des salariés : le versement à tous les salariés de Monoprix de la fameuse « prime Covid-19 », d'un montant minimum de 1 000 euros.

Alors qu'elle l'avait promise à tous les « premiers de corvée » au début du confinement – ne se privant pas d'en faire la publicité dans les médias –, la direction de Monoprix-Casino refuse à présent d'honorer cet engagement. Ou bien elle cherche à rogner au maximum le montant de cette prime en la proratisant en fonction du nombre d'heures passées par chaque salarié en magasin durant le confinement.

Ce, alors que, dans le même temps, elle gratifie son principal actionnaire, Jean-Charles Naouri (PDG du groupe Casino, unique actionnaire de Monoprix et de ses enseignes), d'une prime de 655 000 euros. Cherchez l'erreur.

Malade de la Covid-19, un salarié de Monoprix est privé de sa prime

« Les premiers de corvée», toujours derniers de cordée

« Cette prime Covid qu'on refuse de nous verser, c'est la prime de la honte », s'indigne le collectif dans ses tracts et lors de ses prises de paroles publiques devant les magasins.

« Imaginez les miettes que vont toucher les salariés à temps partiel, ceux qui sont tombés malades du Covid, ceux qui avaient programmé des congés avant le confinement, etc. », fait valoir Alain Sylvère-Tsamas.

Et de rappeler que tous les salariés, quel qu'ait été leur temps de présence au travail, ont tous été exposés, ainsi que leurs familles, à un même risque sanitaire élevé qu'il s'agit à présent de reconnaître et de récompenser, ainsi que la direction s'y était engagée.

Organiser la solidarité interprofessionnelle

De plus en plus bruyants, les « Samedis de la révolte » connaissent un succès grandissant. Au point de rallier dans le sillage du collectif CGT Monoprix des militants de tous secteurs (cheminots, électriciens et gaziers, services publics, commerce, RATP, étudiants). Lesquels se renseignent et échangent notamment sur les réseaux sociaux. « L'idée, c'est aussi d'interprofessionnaliser ce type de lutte, pour montrer aux salariés que ce qu'ils vivent est aussi vécu par d'autres qui se solidarisent avec eux », précise encore Alain Sylvère-Tsamas.

Visiblement dérangée par ces manifestations dont elle redoute l'impact sur son image de marque et son chiffre d'affaires, la direction de Monoprix-Casino vient de riposter en faisant assigner en justice 18 membres du collectif CGT Monoprix pour « atteinte à l'image et à l'activité commerciale ». Verdict le 26 novembre au TGI de Paris.

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