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CSI

La Confédération syndicale internationale

12 mai 2014 | Mise à jour le 2 mai 2017
Par
La Confédération syndicale internationale

La Confédération syndicale internationale (CSI) organise son troisième congrès du 18 au 23 mai à Berlin. Entretien avec Sharan Burrow, sa secrétaire générale.

Sharan Burrow
Secrétaire générale
de la Confédération syndicale internationale

 

 

Quels sont les enjeux du congrès de la CSI ?

Nous fédérons 168 millions de travailleurs dans le monde dans 155 pays. Les gouvernements, les institutions financières entérinent un modèle libéral global qui ne fonctionne ni pour les travailleurs, ni même pour la croissance. Avec ce type de politique, il est fort à craindre que le chômage, qui concerne plus de 200 millions de personnes dans le monde, ne devienne structurel. Nous estimons que l'une des meilleures façons de lutter pour les droits des travailleurs est de les aider à s'organiser. Nous nous sommes donc fixé pour but de renforcer la syndicalisation et d'atteindre les 200 millions de syndiqués d'ici 2018.

 

Comment atteindre cet objectif ?

Nous allons travailler sur de nouvelles campagnes avec, pour fil rouge, la défense des conventions collectives, d'un salaire minimum décent, et d'une protection sociale universelle alors que 75 % des travailleurs dans le monde en sont privés. Malgré les dangers qui pèsent sur de nombreux syndicalistes dans le monde, nous notons avec intérêt la multiplication de revendications salariales dans de nombreuses régions du globe, comme en Asie. D'où l'importance de renforcer la syndicalisation, y compris d'ailleurs dans le secteur informel qui pèse, rappelons-le, 40 % de l'économie mondiale. Des choses intéressantes ont déjà été accomplies dans la période récente. Comme la campagne sur les travailleurs domestiques que nous menons depuis plusieurs années et qui a abouti à la création d'une fédération internationale. Dans ce secteur, largement dominé par l'économie informelle, des progrès significatifs ont été accomplis en matière de droit du travail dans plus de 25 pays et notamment en Amérique latine. Nous projetons de cibler d'autres domaines, comme la protection des travailleuses à domicile en Inde ou dans le secteur de la construction. À ce sujet, notons par exemple l'impact de la campagne que nous avons menée au Qatar, qui a mis fin à la conspiration du silence sur les pratiques esclavagistes de ce pays vis-à-vis des travailleurs migrants et qui a pointé d'illustres complices comme la FIFA (Fédération internationale de football).

 

Quelle résonance peuvent avoir ces campagnes en Europe ?

On tente partout de nous imposer dans le monde le modèle libéral américain. Lequel a pour objectif, entre autres, de mettre à bas le modèle social européen. Quel que soit le pays où l'on se trouve, nous devons faire en sorte, nous syndicalistes, que les droits des travailleurs, y compris ceux des migrants, soient respectés sur toute la chaîne de production. C'est d'ailleurs pour cela qu'en Europe, les enjeux sur la directive détachement sont, par exemple, si importants pour mettre fin au dumping social.