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SANTÉ

La fermeture de l’hôpital pédiatrique d’Orsay continue de mobiliser

9 octobre 2020 | Mise à jour le 9 octobre 2020
Par | Photo(s) : Lionel Allorge / Wikicommons
La fermeture de l’hôpital pédiatrique d’Orsay continue de mobiliser

Centre hospitalier d'Orsay, en Essonne.

Contre la fermeture annoncée de l'hôpital pédiatrique d'Orsay (Essonne), les personnels et leur syndicat CGT se sont mobilisés, mercredi 7 octobre, avant la tenue d'un comité technique d'établissement. Ils défendent le maintien d'un service de proximité et des conditions de travail attractives pour les médecins pédiatres.

Dégrader les conditions de travail des médecins pédiatres pour les pousser à la démission, sans jamais les remplacer. Ensuite, constater la carence en effectifs clés, puis ordonner la fermeture de l'établissement. Telle aura été la stratégie en trois temps poursuivie depuis deux ans par la direction du centre hospitalier d'Orsay (CHO), en Essonne, qui fermera ses portes le 15 octobre. Elle l'a confirmé, hier, 7 octobre, aux représentants du personnel réunis en CTE (comité technique d'établissement).

Réduire le nombre de médecins : un objectif stratégique ?

L'argument avancé par la direction du CHO, à savoir la pénurie de pédiatres, n'a pas du tout convaincu les représentants du personnel :

« Le même problème s'est posé l'an dernier à Corbeil-Essonnes et l'ARS est intervenue pour recruter des pédiatres étrangers, alors pourquoi n'en a-t-on pas fait autant à Orsay et pourquoi nous dit-on que la situation ne relève pas de l'ARS ? », a fait remarquer Nathalie Le Méné, élue CGT du CTE de l'hôpital d'Orsay et membre du comité de défense des hôpitaux du Nord Essonne.

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D'autant plus que cette pénurie de médecins pédiatres n'est pas survenue sans préavis. Depuis deux ans, trois pédiatres qui viennent de démissionner avaient annoncé leur intention de quitter le CHO pour rejoindre le secteur libéral, tout comme l'ont déjà fait d'autres collègues avant eux, et comme un autre vient tout juste d'annoncer son départ pour rejoindre un autre centre hospitalier aux conditions de travail plus favorables.

Depuis plus d'un an, la fuite des médecins pédiatres du CHO s'est intensifiée en raison, notamment, du non-replacement des départs, couplé à une organisation du travail humainement et professionnellement intenable.

Depuis plus d'un an, la fuite des médecins pédiatres du CHO s'est d'ailleurs intensifiée en raison, notamment, du non-replacement des départs, couplé à une organisation du travail humainement et professionnellement intenable.

Résultat : « Nous n'avons plus que 2,5 pédiatres contre 8 auparavant pour assurer à la fois la médecine pédiatrique, la néonatalogie, la maternité et les urgences pédiatriques, et ce, avec le travail en nocturne, en week-end et les jours fériés », commente Nathalie Le Méné.

Avec la CGT du GHNE (groupement hospitalier Nord Essonne), l'élue dénonce un manque d'anticipation orchestré : « Depuis plusieurs années, nous voyons bien que la direction s'emploie à réduire les effectifs avec pour objectif de diluer le GHNE dans le projet de GHT (groupement hospitalier en territoire) de Saclay, avec ses 416 lits et places. »

Défendre les structures hospitalières de proximité

Régulièrement mobilisés depuis deux ans avec des grèves, des débrayages et des rassemblements, les personnels du CH d'Orsay dénoncent un projet de démantèlement de l'hôpital public. Avant le CTE décisif du 7 octobre, la CGT-GHNE organisait un nouveau rassemblement de lutte devant les portes de l'hôpital afin d'interpeler la population sur les conséquences de la fermeture du CHO.

Car si cette pédiatrie et ses urgences devaient effectivement disparaître, les familles devraient alors se replier sur l'hôpital de Longjumeau, lui aussi promis à la fermeture au profit du GHT de Saclay – au prix de trajets longs et chaotiques via le RER D ou les bus pour tous ceux, nombreux, qui ne disposent pas de véhicule.

Or, cette fermeture est annoncée au moment où les bronchiolites sont plus nombreuses, comme d'autres affections infantiles saisonnières, ce qui nécessite que les usagers disposent d'un service de réanimation de proximité, ainsi que l'ont rappelé les personnels soignants rassemblés hier à Orsay.

La CGT-CHNE reste dès lors mobilisée. Elle a interpelé le préfet de l'Essonne, l'ARS, et travaille avec des collectifs d'usagers et des élus locaux et régionaux. Prochaine étape, une réunion du CHSCT que la direction a fixée, hasard ou coïncidence, au 15 octobre, journée nationale de mobilisation des personnels de la santé publique.

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