Hôpital public : un démantèlement programmé ?
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Lundi 25 mai, la CGT de Seine–Saint-Denis organisait un happening sur le parvis de la préfecture de Bobigny. Elle y déployait une banderole, dont le message se résume à cette image : un masque sanitaire estampillé du sigle de l'Euro, en rouge et barré d'une croix. Sous la banderole, des militants de la CGT 93, alignés les uns à côté des autres, tiennent en main, chacun, un grand panneau de carton marqué d'une lettre. Lus à la suite, ils dessinent cette revendication : « Gratuité des masques ».
Quoi de plus banal, à vrai dire, en cette période de crise sanitaire où la question de la pénurie de masques restera dans les annales de l'histoire comme le principal révélateur de l'impéritie du gouvernement dans la gestion de la Covid 19 ? Moins banal, en revanche, l'impact de cette impéritie sur le département le plus pauvre de France. Celui où les populations laborieuses — majoritairement ouvrières — sont restées parmi les plus actives durant la phase de confinement afin d'assurer la continuité des activités économiques essentielles telles que les transports, le commerce alimentaire, les professions de la santé, les services à la personne, le nettoyage urbain, etc., et, ce faisant, parmi les populations les plus exposées à la pandémie.
« Les salariés de notre département ont littéralement porté la région Île-de-France pendant ces semaines de confinement pour lui éviter l'effondrement », a d'ailleurs fait valoir Hervé Ossant, le secrétaire général de l'union départementale CGT 93.
Logique, donc, de rappeler au préfet de Seine–Saint-Denis le lourd tribut payé par par ce département lors de cette crise sanitaire qu'un seul chiffre, glacial, permet d'illustrer : 130 % d'augmentation de la surmortalité depuis le mois de mars. Logique, dès lors, d'exiger du premier représentant de l'État qu'il garantisse la gratuité totale des masques — dont le port est obligatoire durant toutes les phases du déconfinement — pour l'ensemble des travailleurs et des habitants de la Seine–Saint-Denis.
Car au scandale du manque de masques, s'ajoute désormais le scandale de l'inflation folle du prix des masques, qui a été multiplié par 10, voire par 15 depuis la crise sanitaire. Une charge pouvant peser entre 100 et 300 euros par mois sur le budget d'une famille de 4 personnes. Un coût clairement insupportable pour une population aux revenus modestes et, surtout, une charge injuste pour celles et ceux qui n'ont pas d'autre choix que d'aller travailler, et souvent la boule au ventre à l'idée d'emprunter les transports en commun et de côtoyer de potentiels foyers d'infection qui feront d'eux des vecteurs de contamination sur leur propre famille.
Cette indigence spécifique aux Séquano-dyonisiens est d'ailleurs en partie reconnue par les pouvoirs publics qui ont dégagé une enveloppe financière d'aide alimentaire de 105 € pour 25 000 foyers, pour un département qui compte 1,7 million d'habitants au bas mot.
Certes, un peu vaut toujours mieux que rien. Mais que valent ces misérables aides alimentaires destinées à 25 000 personnes les plus précaires au regard des difficultés et des besoins de l'ensemble de la population ? Ne serait-il pas d'ailleurs sordide de devoir constater que ces aides alimentaires de l'État puissent être consacrées à l'achat de masques dont le prix est passé de 7 centimes, avant la crise, à 1 euro l'unité en seulement trois mois ? C'est ce que dénonce préventivement la CGT 93, en forme d'avertissement lancé aux représentants de l'État : « Veut-on que les plus démunis choisissent entre manger ou se protéger ? », a fait valoir Hervé Ossant, en interpelant le préfet.
Charge aux pouvoirs publics, pendant toute la période du déconfinement, de répondre à cette éminente question de santé publique, et d'intérêt général.
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