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ENTRETIEN

Le Cérésa, la fibre sociale du bois

1 avril 2015 | Mise à jour le 14 mars 2017
Par | Photo(s) : Christophe Di Pascale
Le Cérésa, la fibre sociale du bois

Alain Delmas, président du Centre d'études et de recherches économiques et sociales en Aquitaine (Cérésa)

Alain Delmas,
président du Centre d'études et de recherches économiques et sociales en Aquitaine (Cérésa) et vice-président CGT du Conseil économique, social et environnemental.

 

Pourquoi organiser une initiative sur la filière bois au siège de la CGT et comment cela va-t-il se présenter ?

Alain Delmas – La filière bois fait partie du patrimoine culturel, historique et social de l'Aquitaine et l'initiative du 1er et 2 avril s'inscrit dans le cadre des 120 ans de la CGT. Il s'agit de montrer en quoi les luttes menées dans les années passées nous permettent d'être porteurs de propositions et de perspectives d'avenir. L'histoire de la CGT n'est pas nostalgique, elle représente un point d'appui pour construire l'avenir. L'histoire de la filière bois en constitue un bon exemple. Au cours des années, cette filière a été le théâtre de nombreuses luttes dans l'industrie, parmi les forestiers, les métayers, mais aussi parmi les résiniers. Aujourd'hui, ce secteur représente quelque 29 000 emplois et les syndicats de la filière entendent bien la développer. L'initiative est portée par l'UL de Mimizan, l'UD des Landes, le comité régional. Cet événement s'appuie sur une base régionale, mais il vise à s'élargir au niveau national, voire international. Le premier débat va s'articuler entre ressource et transformation. Les camarades des fédérations CGT seront présents et y apporteront une vision qui dépasse la seule région Aquitaine.

 

Quel travail avez-vous engagé sur la filière bois en Aquitaine ?

Dans notre région, la CGT a toujours mené une action importante avec les syndiqués de la filière bois, notamment depuis les tempêtes de 1999 et de 2009. Le Centre d'études et de recherches économiques et sociales en Aquitaine est un outil créé par la CGT. Il a pour vocation de travailler avec les organisations syndicales et avec d'autres acteurs. Il réalise un travail pédagogique et donne des éléments de compréhension afin d'alimenter les contenus revendicatifs des syndicats. En 2013, le Cérésa a organisé les états généraux de la filière bois au lycée Haroun-Tazieff, à Saint-Paul-lès-Dax. Il s'agissait du résultat de deux ans de travail avec les syndicats et l'ensemble des acteurs de la filière bois : employeurs, institutions, collectivités territoriales, associations. Des lycéens étaient également présents et ils ont pu exprimer la vision de leur avenir dans cette filière. Le fil rouge de ces états généraux était la dimension sociale. Nous avons débattu des enjeux liés à l'emploi, la formation, les salaires et les conditions de travail. C'était une démarche originale en Aquitaine, car jusqu'à présent, la filière était uniquement traitée sous le prisme économique.

 

Quels ont été les résultats de ces états généraux ?

Nous avons abouti à des propositions dans le domaine de l'égalité professionnelle, de la formation professionnelle, la création d'un observatoire social de la filière bois et la relance de la collecte de la résine. Un an après s'est créé l'observatoire social de la filière bois ainsi que l'association Gemme la forêt d'Aquitaine pour poursuivre des recherches sur la faisabilité de la collecte de la résine en Aquitaine.

 

Vous présidez cet observatoire social. Quel est son rôle, concrètement ?

Premier constat : plus de 70 % des salariés de la filière sont des ouvriers. Quand les employeurs déplorent la difficulté à attirer et garder des salariés dans la filière, nous répliquons le manque de perspectives salariales et de formation. L'observatoire a donc mis en place des groupes de travail sur les enjeux économiques et sociaux, notamment sur la question du statut du travail salarié. Concrètement, les débats portent sur la possibilité pour les salariés de suivre des formations qualifiantes leur permettant de trouver un emploi dans une entreprise de la filière, s'il le désire, tout en gardant attachés ses droits, son ancienneté, etc. Plus largement, cela concerne aussi la formation, les conditions de travail, les accidents du travail…

 

Comment le Cérésa travaille-t-il avec la CGT ?

C'est une démarche de coélaboration à partir de la démarche du syndicat. Par exemple, le Cérésa organise le 21 mars une journée d'étude avec trois unions locales CGT dans les Landes (Mimizan, Parentis, Morcenx). Ce sera l'occasion de demander aux participants ce qu'ils attendent de cet observatoire. Des outils sont créés, mais il importe qu'ils soient toujours
en lien avec les organisations syndicales.
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L'Observatoire à la loupe

L'Observatoire social de la filière bois a été créé en 2014. Il est composé d'un conseil d'administration avec un représentant de la fédération CGT de la construction bois ameublement, un représentant de la CFDT, un représentant patronal des entreprises de première et deuxième transformation, la DRH de la coopérative Alliance forêt-bois, un représentant d'un OPCA, la représentante de la délégation Droits des femmes de la région Aquitaine, le responsable des sylviculteurs du Sud-Ouest, l'Aract. Il est soutenu par la Direccte (ministère de l'Emploi), la région Aquitaine et le ministère de l'Agriculture.

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