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grand débat national

Le CESE inscrit industrie, fiscalité et pouvoir d’achat au menu du grand débat

14 mars 2019 | Mise à jour le 14 mars 2019
Par et | Photo(s) : Bertrand Guay/AFP
Le CESE inscrit industrie, fiscalité et pouvoir d’achat au menu du grand débat

Édouard Philippe, Premier ministre, reçu au Cese le 12 mars 2019.

Édouard Philippe s'est rendu au CESE, le 12 mars 2019, afin d'entendre l'avis de l'institution sur le Grand débat. Le texte intitulé « Fractures et transitions : réconcilier la France » comporte 20 préconisations, dont celle de la programmation pluriannuelle de l'industrie. La CGT a voté le texte. Alain Dru, membre du groupe CGT, nous en explique les raisons.

L'avis (adopté) du Conseil économique, social et environnemental : Fractures et transitions : comment réconcilier la France ?
Le Conseil économique, social et environnemental s'est auto-saisi d'un avis intitulé fractures et transitions réconcilier la France. Pourquoi cette démarche ?

Alain Dru. Le CESE ne pouvait pas rester en dehors des mobilisations de la dernière période et a pris cette décision avant même que ne s'engage le « Grand débat ». Pour la première fois, il s'est adjoint 24 citoyens tirés au sort, qui ont eu un fort impact sur l'avis rendu.

Quelles sont les principales propositions de ce rapport ?

Il y a des axes importants pour nous : la première préconisation porte sur l'éducation, qui est l'investissement pour l'avenir. Et immédiatement après, il y a l'industrie, en rappelant qu'une programmation pluriannuelle sur l'industrie doit être au cœur de la construction de notre avenir commun. Ces éléments sont extrêmement importants. Ensuite, le rapport aborde très fortement les fractures territoriales et le besoin de services publics. Et tout ce qui concerne la santé et les besoins de proximité. Ces demandes, venues aussi du groupe citoyen, nous ont permis d'aller plus loin que ce qu'auraient initialement prévu les rapporteurs de ce texte.

Pourquoi la CGT a-t-elle voté cet avis ?

Nous avions des points de blocage que nous avons exprimés dans le travail collectif. C'était le cas sur la justice fiscale, et sur ce point des éléments ont été actés. Mais, surtout, nous voulions ajouter qu'il était nécessaire de donner du pouvoir d'achat en passant par l'augmentation du Smic, des minima sociaux, l'augmentation des pensions et leur évolution en fonction de l'augmentation des prix et des salaires.

Tous ces éléments ont été inclus à notre demande dans le document final. Les trois points sur lesquels nous avions insisté dès le départ, l'industrie, la fiscalité et le pouvoir d'achat, ont été pris en compte. Bien sûr, on aurait souhaité que ça aille plus loin, mais un texte du CESE est toujours issu d'un compromis et n'est pas un texte de la CGT.

Il y a eu par exemple des dissensus patronaux sur les droits des salariés dans les entreprises, mais on a cependant introduit l'idée qu'il ne pouvait pas y avoir de citoyenneté si au sein de l'entreprise, le patronat est de droit divin. Lorsqu'on a comparé le très mauvais texte de départ et celui auquel on est arrivés, il nous a paru utile de le voter pour permettre de continuer à travailler.

Il y est aussi question du travail lui-même et de son sens…

Oui, pour la première fois, il est écrit dans un tel texte des choses sur le sens et l'organisation du travail, et le fait que les salariés doivent être acteurs. Ils ne doivent pas être simplement ceux qui subissent les réorganisations dans les entreprises. Il figure dans l'avis l'idée que les salariés puissent faire eux-mêmes des propositions sur l'évolution de leurs conditions de travail ou des conditions dans lesquelles ils exercent leur travail. Le groupe des entreprises ne voulait pas de ces préconisations.

Comment le Premier ministre a-t-il reçu ce rapport ?

Il a affirmé que le CESE produisait des avis globaux, mais qu'on n'entrait pas dans le vif du sujet. Je pense – en lui laissant le bénéfice du doute – qu'il n'a pas tout lu. Notamment parce que cet avis devrait lui faire comprendre qu'il faut réexaminer la question de l'ISF, les niches fiscales, etc. L'avis du CESE recoupe l'avis du groupe des citoyens. Et on a vraiment noté des convergences  entre ce qu'ont exprimé ces 24 citoyens et ce que proposait la CGT.

D'autre part, il y a eu un gros travail des conseillers économiques et sociaux en région qui ont travaillé eux aussi sur la réalité de la situation de leur territoire. Cela est très important, car nous n'aurons pas que l'avis du CESE à Paris, mais de nombreuses prises de position convergentes dans les régions. Et à ce propos, il faut saluer le travail des équipes CGT dans les différents comités économiques et sociaux régionaux.

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