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animation

Le secteur de l'animation en grève

14 décembre 2021 | Mise à jour le 14 décembre 2021
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Nombre de centres de loisirs et de cantines devraient rester fermés les 14 et 15 décembre à la suite d’un mouvement de grève des personnels de l’animation. Plusieurs syndicats dont la FERC CGT, la fédération des services publics et le collectif France Animation en Lutte, appellent à la mobilisation contre la précarité et pour un meilleur taux d’encadrement.

Des accueils périscolaires, des centres de loisirs, des maisons de quartiers, des MJC, des centres sociaux… risquent fort de rester fermés les 14 et 15 décembre en raison d’un mouvement de grève. A l'appel d'une intersyndicale des secteurs public et privé lancée  rassemblant CGT (FERC et la fédération des services publics), SUD, CNT, FSU et le collectif France Animation en Lutte, les salariés de l'animation et de l'Éducation populaire sont appelés à se mobiliser pour dénoncer « la précarité, les temps partiels imposés, les salaires de misère, pour le respect et la reconnaissance de leurs métiers, les salariés de l'animation et l'éducation populaire. »

Manque de reconnaissance

« Les animateurs ont été présents durant toute la crise sanitaire au même titre que les soignants puisque ce sont eux qui ont gardé les enfants pour que ces personnels-là puissent aller travailler, explique Isabelle Garrivet, de la direction de la fédération CGT des services publics et référente du collectif animation. Et aujourd'hui ils ont le sentiment d'avoir été essentiels mais d'être restés invisibles puisqu'ils n'ont reçu aucune reconnaissance. C'est vraiment le sentiment d'être oublié qui domine. » Un sentiment d'autant plus fort que la précarité de ces personnels vient de loin.

Les raisons de cette colère

Que ce soit dans le secteur public ou dans le secteur privé de l'animation, c'est la précarité qui domine de longue date (voir article consacré au colloque des 20 ans de la création de la filière en 2017). La grande majorité des salariés du secteur travaille selon des temps partiels imposés, fractionnés, avec des contrats précaires – vacations, CDD, CDII. Sans parler des CEE (contrats d'engagements éducatifs), des contrats notamment utilisés dans le secteur privé alors qu'ils sont en contradiction avec la réglementation internationale du travail car rémunérés 23,06 euros brut la journée, sans cotisation chômage ni retraite, sans respect des 35h… « Il y a toutes ces années de précarité où sans moyens les animateurs ont fait quand même les choses, et là, c'est un trop plein, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase », assure Isabelle.

Un métier en mal de reconnaissance

Taux d'encadrement insuffisant

La réforme des rythmes scolaires a permis la baisse des taux d'encadrement minimum dans les accueils de loisirs (AL) à un adulte pour 18 enfants de plus de 6 ans, et 1 pour 14 chez les moins de 6 ans. Du coup, nombre d'accueils périscolaires ne sont plus en mesure d'assurer des conditions d'accueil décentes pour les enfants, mettant au passage les personnels en situation de souffrance professionnelle. « Pour pouvoir assurer un encadrement de qualité, précise la syndicaliste, les animateurs réclament le retour au taux de 1 adulte pour 8 enfants de plus de 6 ans et 1 adulte pour 6 enfants de moins de 6 ans. C'est ce qui leur permettrait de faire un réel travail d'animation au lieu de la garderie. C'est l'autre grande revendication de ce mouvement. »

Proposition au rabais du gouvernement

Pour faire face à la pénurie de recrutements la FERC CGT refuse la proposition du gouvernement qui consiste à abaisser l'âge seuil pour passer le BAFA (diplôme non professionnel) et l'octroi d'une aide de 200 euros par candidat pour inciter les jeunes à le passer. Et la syndicaliste de marteler : « les métiers de l'animation sont de véritables métiers, pas des « jobs d'étudiants. » Ils doivent être reconnus à travers un réel financement, des salaires et conditions de travail décentes, la fin des temps partiels imposés et la reconnaissance des qualifications professionnelles. »